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https://doi.org/10.11588/diglit.13860#0218
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MONUMENTS DE L'ART ANTIQUE.
joues sous les pommettes. Son unique vêtement est une pièce d'étoffe blanche passée
entre les jambes et attachée sur les hanches à l'aide de gros boutons. On reconnaît
comme une ressemblance de famille entre ce personnage et le premier : c'est la
même forme de tête allongée en arrière, le même visage vulgaire aux lèvres épaisses
et au nez retroussé; le même corps maigre porté sur des jambes fluettes; aussi
peut-on supposer sans témérité que les deux figurines sortent du même atelier et
ont reçu de la même main la dernière retouche. Mais on peut encore mieux
juger ici de l'habileté de l'artiste ; si les bras sont d'une exécution très lâchée, le
modelé du torse en indique fort spirituellement l'anatomie ; il a suffi de quelques
touches bien appliquées pour accuser la poitrine rétrécie et le ventre amaigri d'un
pauvre diable qui peine beaucoup et vit chétivement. Il semble qu'on ait rencontré
pareil personnage, accoutré de guenilles modernes, sur les quais de Naples ou dans
les rues de Smyrne.
On voit que ces trois terres cuites ont un caractère commun : c'est la sincérité
de l'observation. Sous la charge discrète, on sent la nature; et à travers l'exagé-
ration d'un artiste en belle humeur, on distingue facilement la réalité pittoresque
et familière.
Max, Collignon.
MONUMENTS DE L'ART ANTIQUE.
joues sous les pommettes. Son unique vêtement est une pièce d'étoffe blanche passée
entre les jambes et attachée sur les hanches à l'aide de gros boutons. On reconnaît
comme une ressemblance de famille entre ce personnage et le premier : c'est la
même forme de tête allongée en arrière, le même visage vulgaire aux lèvres épaisses
et au nez retroussé; le même corps maigre porté sur des jambes fluettes; aussi
peut-on supposer sans témérité que les deux figurines sortent du même atelier et
ont reçu de la même main la dernière retouche. Mais on peut encore mieux
juger ici de l'habileté de l'artiste ; si les bras sont d'une exécution très lâchée, le
modelé du torse en indique fort spirituellement l'anatomie ; il a suffi de quelques
touches bien appliquées pour accuser la poitrine rétrécie et le ventre amaigri d'un
pauvre diable qui peine beaucoup et vit chétivement. Il semble qu'on ait rencontré
pareil personnage, accoutré de guenilles modernes, sur les quais de Naples ou dans
les rues de Smyrne.
On voit que ces trois terres cuites ont un caractère commun : c'est la sincérité
de l'observation. Sous la charge discrète, on sent la nature; et à travers l'exagé-
ration d'un artiste en belle humeur, on distingue facilement la réalité pittoresque
et familière.
Max, Collignon.