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II. Ostatnie prace Jana Białostockiego
DOI Artikel:Artykuły
DOI Artikel:Białostocki, Jan; Orley, Bernard van [Ill.]: Quelques portraits dissimulés dans les tableaux de Barend van Orley (1985 - 1988)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19643#0205
Matthias8. II est divise entre Bruxelles et Vienne qui possede la partie centrale. Le volet de
droite, appartenant (ainsi que le volet gauche) aux Musees royaux des Beaux-Arts de
Belgiąue, presente La decollation de saint Matthias. Au centrę du tableau, le bourreau sou-
leve la hache avant de 1'abattre pour couper la tete du saint. A gauche de la hache levee,
apparait un homme dont la tete est evidemment un portrait, tant elle differe des visages
typiąues, parfois grotesąues qui animent la composition. La comparaison de cette tete avec
Feffigie de van Orley lui-meme, transmise par la tradition (et notamment par une estampe de
I. H. Wiericx dans le livre de D. Lampsonius Pictorum aliąuot celebrium ... effigies, anvers
1572)9, permet de croire a un autoportrait du peintre, encore assez jeune. En tout cas, il ne fait
aucun doute que cette tete est un portrait insere dans la composition historique.
D'autres cas de portraits dissimules peuvent etre mentionnes chez van Orley et
notamment dans son triptyque appele La vertu de patience, signe et date 1521 (probable-
ment commande par Marguerite d'Autriche et base sur un poeme de celle-ci)10. A l'avers du
volet droit, qui represente Job proclamant devant ses amis sa confiance en Dieu, un
personnage agenouille semble se tenir en dehors de 1'action. A genoux, a gauche des gradins
desquels Job descend, habille a 1'orientale, cet homme tient les mains jointes en un gęste de
priere. II differe visiblement des personnages qui Fentourent par les traits individualises du
visage, par un manque d'expressivite exageree, voire grotesque, qui est typique de ce retable,
et par le naturel de son attitude. Nous ne disposons pas d'identifications suffisantes pour
savoir qui pourrait etre ce personnage. Toutefois, comme le retable fut probablement
commande par Marguerite d'Autriche pour Foffrir a son conseiller, Antoine de Lalaing, Sieur
de Hoogstraeten11, on pourrait supposer que c'est ce dernier qui est represente en priere,
dans la partie centrale de la composition. Mais il ne m'a pas ete possible de verifier cette
hypothese par une comparaison avec un portrait documente.
Ce meme triptyque renferme un autre personnage qui peut etre considere aussi comme un
portrait. Je pense a un homme, assez jeune, au revers du volet gauche, dans la scenę du
mauvais riche a table, au-dessus de Lazare mourant. Cet homme, coiffe d'un grand chapeau,
est represente en conversation avec le mauvais riche, sa main gauche gesticulant vivement.
On peut toutefois se demander si un peintre pouvait faire Figurer un de ses contemporains
dans le role d'un conseiller du mauvais riche. On reste, des lors, sceptique, quant a voir ici un
portrait. L'autre figurę, 1'homme agenouille devant Job, trouve davantage de justification.
Des etudes subsequentes apporteront certainement des precisions sur Fidentification de
portraits dissimules dans les peintures du XVe et du XVIe siecle. II semble toutefois que les
tableaux neerlandais de ce temps posent des problemes dans ce domaine, un peu neglige, de
ce type de portrait, sur lequel cette note voulait attirer 1'attention.
Miscelanea Philippe Robert-Jones, „Bullet-
in des Musees Royaux des Beaux-Arts de
Belgiąue", 1985—1988, N° 1—3, p. 87—96.
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droite, appartenant (ainsi que le volet gauche) aux Musees royaux des Beaux-Arts de
Belgiąue, presente La decollation de saint Matthias. Au centrę du tableau, le bourreau sou-
leve la hache avant de 1'abattre pour couper la tete du saint. A gauche de la hache levee,
apparait un homme dont la tete est evidemment un portrait, tant elle differe des visages
typiąues, parfois grotesąues qui animent la composition. La comparaison de cette tete avec
Feffigie de van Orley lui-meme, transmise par la tradition (et notamment par une estampe de
I. H. Wiericx dans le livre de D. Lampsonius Pictorum aliąuot celebrium ... effigies, anvers
1572)9, permet de croire a un autoportrait du peintre, encore assez jeune. En tout cas, il ne fait
aucun doute que cette tete est un portrait insere dans la composition historique.
D'autres cas de portraits dissimules peuvent etre mentionnes chez van Orley et
notamment dans son triptyque appele La vertu de patience, signe et date 1521 (probable-
ment commande par Marguerite d'Autriche et base sur un poeme de celle-ci)10. A l'avers du
volet droit, qui represente Job proclamant devant ses amis sa confiance en Dieu, un
personnage agenouille semble se tenir en dehors de 1'action. A genoux, a gauche des gradins
desquels Job descend, habille a 1'orientale, cet homme tient les mains jointes en un gęste de
priere. II differe visiblement des personnages qui Fentourent par les traits individualises du
visage, par un manque d'expressivite exageree, voire grotesque, qui est typique de ce retable,
et par le naturel de son attitude. Nous ne disposons pas d'identifications suffisantes pour
savoir qui pourrait etre ce personnage. Toutefois, comme le retable fut probablement
commande par Marguerite d'Autriche pour Foffrir a son conseiller, Antoine de Lalaing, Sieur
de Hoogstraeten11, on pourrait supposer que c'est ce dernier qui est represente en priere,
dans la partie centrale de la composition. Mais il ne m'a pas ete possible de verifier cette
hypothese par une comparaison avec un portrait documente.
Ce meme triptyque renferme un autre personnage qui peut etre considere aussi comme un
portrait. Je pense a un homme, assez jeune, au revers du volet gauche, dans la scenę du
mauvais riche a table, au-dessus de Lazare mourant. Cet homme, coiffe d'un grand chapeau,
est represente en conversation avec le mauvais riche, sa main gauche gesticulant vivement.
On peut toutefois se demander si un peintre pouvait faire Figurer un de ses contemporains
dans le role d'un conseiller du mauvais riche. On reste, des lors, sceptique, quant a voir ici un
portrait. L'autre figurę, 1'homme agenouille devant Job, trouve davantage de justification.
Des etudes subsequentes apporteront certainement des precisions sur Fidentification de
portraits dissimules dans les peintures du XVe et du XVIe siecle. II semble toutefois que les
tableaux neerlandais de ce temps posent des problemes dans ce domaine, un peu neglige, de
ce type de portrait, sur lequel cette note voulait attirer 1'attention.
Miscelanea Philippe Robert-Jones, „Bullet-
in des Musees Royaux des Beaux-Arts de
Belgiąue", 1985—1988, N° 1—3, p. 87—96.
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