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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 2)

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D'Adda, Girolamo: Une famille d'artistes Lombards au XIVe et XVe siècle: les Besozzo
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https://doi.org/10.11588/diglit.19459#0099

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82

L'ART.

Tyrol italien en possède plusieurs ; les hautes vallées de la Lombardie n'en manquent pas non
plus. Clusone Pisogne en contenait une (aujourd'hui détruite), peinte à fresque sur la façade de
l'église Saint-Lazare en dehors de Côme1.

On remarque un ancien château à Besozzo, village admirablement situé sur la colline, et
entouré de riantes campagnes et de hameaux ; le château se trouve au milieu d'un bouquet de
vieux sapins fort vigoureux; tout à l'entour s'étendent des jardins d'une très riche végétation.

Besozzo était un fief de Facino Cane (premier époux de la malheureuse Béatrix Tenda),
comte de Biandate; en 141 o, il passa aux Besozzo et aux Castel-Besozzo. Des hauteurs de ce
château, la vue embrasse les lacs de Varèse, de Biandrone, de Monate, de Commabbio et de
Verbano. Le mamelon qui supporte le château d'aval en amont est évidemment une ancienne
moraine des temps préhistoriques ; quand les glaciers des montagnes voisines poussaient en
avant, leurs bords formèrent ces collines, lisières des derniers échelons des Alpes qui bornent
au nord cette grande vallée du Pô.

Au centre d'un beau groupe de sapins, très développés, s'élève une tour encore imposante
tenant au château depuis 1410, époque où Facino Cane le céda aux Castel-Besozzo et aux
Bcsozzo-Vicino ; le domaine appartient maintenant aux Adamoli.

« Il y a certaines ruines si chères qu'on sent le besoin d'étayer leurs décrépitudes, et à force
de soins de les contraindre à vivre encore. Mais ces restaurations demandent à être faites avec
cette prudence qui respecte, qui sauve; qui, ne pouvant pas vaincre les siècles et leurs
destructions successives, lutte au moins avec eux, ou transige. avec les temps. »

II

Mais ce sont les artistes qui nous intéressent ici, et seulement ceux qui portent le nom de
Besozzo aux xiv% xve et xvic siècles. Dès le xive siècle l'un d'eux, Léonard, pouvait passer pour
un peintre sur fresque très habile. Il reste heureusement de lui des preuves de sa valeur, soit
à Naples, soit à Milan.

La première de ces villes contient une fresque clans le chœur d'une église. La description
en a été donnée par M. F. Rio (De l'Art chrétien. Tome deuxième. École lombarde). Le
lecteur nous saura gré de céder la parole à cet écrivain.

« Sous le duché du troisième duc de Milan, Philippe-Marie Visconti, il y eut une émigration
assez considérable d'artistes, qui allèrent établir leurs ateliers dans les contrées méridionales du
pays. Leonardo da Bissuccio est un de ceux-là; il travaillait à Naples en 1433 (M. Rio se trompe;
il faudrait dire 1426); il peignait, dans le chœur de l'église de San Giovanni à Carbonaro, ce
couronnement de la Vierge, qui rappelle un peu le style de Giotto, mais se rapproche davantage
de Fra Angelico da Fiesole, pour le charme de l'expression, surtout dans les tètes d'anges. C'est
un des plus beaux produits de l'école milanaise dans la première moitié du xve siècle, si pourtant
on peut attribuer à cette école un ouvrage où l'influence des artistes ombriens se manifeste si
évidente. » M. Rio a mille fois raison !

Un second témoignage de l'habileté de cet artiste est un splendide manuscrit in-folio sur
vélin très fin, et richement peint et doré, ayant appartenu à la famille des comtes Albani de
Bergame. Il passa depuis dans la collection du chevalier Charles Morbio, mort dans les premiers
jours du mois de février 1881. Cet amateur était connu des curieux de l'Europe tout entière,
grâce aux curiosités qu'il avait recueillies clans son cabinet, surtout des médailles de toute
espèce; malheureusement, les bévues et les erreurs qui fourmillent dans ses nombreux catalogues
sont encore plus curieuses... mais paix à sa mémoire! pendant sa longue carrière il a eu le

1. Nous ne citerons que Trionfo e Dan\a délia morte, o Dan^a Macabra a Clusone, c dogma délia morte a Pisogne nella Provincia
di Bergamocon osserva^ioni storiche ed artistiche di Giuseppe Vallardi, etc.. etc. Opéra adornata di tavole illustrative, in-4", Milan, Tipogratia
di Pietro Agrichi. mdccclix. Dan^a délia morte dipinta a fresco sulla facciatta délia cliiesa di San La^aro fuori di Como : Letiera di
Zardetti. Milan, Pirota, 1845, in-8\ Pietro Vigo : Le Dan^e Macabre in Italia : Studj. Livourne, 1878, in-12.
 
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