j ■ l
TYPES ET MANIÈRE
DESSINATEURS DE VIGNETTES ROMANTIQUES
r
V
11
Le sens du mot romantique, qui est de la classe des
étiquettes vagues dont la France se sert volontiers pour qualifier
momentanément un système, une doctrine, une utopie, n'a
\J^^^^^0k S jamais été bien fixé. Est-ce un titre de gloire, est-ce une
appellation ironique ? Couvre-t-il de son aile protectrice toute
une époque ou faut-il le regarder comme le mot d'ordre d'un
groupe? A quelle époque s'imposa le mot, à quelle date il finit,
autant de questions dont on ne trouverait pas la réponse dans
l'amas de brochures que lancèrent à la tête de la nouvelle
école les classiques de la Restauration et les adversaires de la
doctrine.
Rien de curieux comme l'histoire d'un mot ; parfois son
père, pour ne pas se faire connaître, l'abandonne sur la voie
publique. Le mot est recueilli ; il devient à la mode ; on en ^''iiA^iPiJïîilKS
abuse jusqu'au jour où, usé comme une vieille médaille, il est
rejeté à la fonte, à moins que faisant fortune, le mot ne traverse
un demi-siècle, en prenant une extension qui en change le «h av^|
sens.
Un jour que j'avais lu sur un catalogue la désignation
« romantique du Directoire », étrangement appliquée au livre
d'un écrivain oublié : « Dites-moi, je vous prie, demandai-je au
libraire, ce que vous entendez par romantique? — J'appelle 1SHS
romantiques, répondit-il avec conviction, tous les romans de
format in-octavo ! »
"Si
JÊÊÊÈSÊlÊÊm
Encadrement composé et dessiné pour <i l'Art » par j. Habert-Dïs.
Tome XXIX. 3l
TYPES ET MANIÈRE
DESSINATEURS DE VIGNETTES ROMANTIQUES
r
V
11
Le sens du mot romantique, qui est de la classe des
étiquettes vagues dont la France se sert volontiers pour qualifier
momentanément un système, une doctrine, une utopie, n'a
\J^^^^^0k S jamais été bien fixé. Est-ce un titre de gloire, est-ce une
appellation ironique ? Couvre-t-il de son aile protectrice toute
une époque ou faut-il le regarder comme le mot d'ordre d'un
groupe? A quelle époque s'imposa le mot, à quelle date il finit,
autant de questions dont on ne trouverait pas la réponse dans
l'amas de brochures que lancèrent à la tête de la nouvelle
école les classiques de la Restauration et les adversaires de la
doctrine.
Rien de curieux comme l'histoire d'un mot ; parfois son
père, pour ne pas se faire connaître, l'abandonne sur la voie
publique. Le mot est recueilli ; il devient à la mode ; on en ^''iiA^iPiJïîilKS
abuse jusqu'au jour où, usé comme une vieille médaille, il est
rejeté à la fonte, à moins que faisant fortune, le mot ne traverse
un demi-siècle, en prenant une extension qui en change le «h av^|
sens.
Un jour que j'avais lu sur un catalogue la désignation
« romantique du Directoire », étrangement appliquée au livre
d'un écrivain oublié : « Dites-moi, je vous prie, demandai-je au
libraire, ce que vous entendez par romantique? — J'appelle 1SHS
romantiques, répondit-il avec conviction, tous les romans de
format in-octavo ! »
"Si
JÊÊÊÈSÊlÊÊm
Encadrement composé et dessiné pour <i l'Art » par j. Habert-Dïs.
Tome XXIX. 3l