HAMILTON PALACE'
(suitk)
XI
ubens, ce géant, s*est taillé large part dès la
première vacation; on y verra cette magnifique
grisaille, le Portrait du comte-duc d'Olii>are{z,
qu'a gravée Pontius et que Galle grava en plus
petites proportions. Le tout-puissant ministre,
le favori de Philippe IV, est représenté cuirassé,
en buste, dans un ovale entouré de palmes et
posé sur un piédestal à ses armes. A droite
et à gauche sont assis des génies ailés dont
l'un tient une massue et l'autre un bouclier
à tête de Gorgone. Des attributs habilement
groupés symbolisent la paix, la guerre, la
renommée, et l'ovale surmonté de la boule du
monde est couronné par une étoile encerclée
dans un serpent.
Voici également ce Portrait de Philippe IV3
que Rubens avait reproduit d'après Velazquez
et qui ne le quitta jamais ; il faisait partie de
sa collection et se trouve compris dans l'inven-
taire dressé après sa mort.
Je n'ai plus à faire l'éloge de cette merveilleuse Naissance de Vénus, reproduite directement
par l'Art '', d'après la grisaille si délicieusement blonde du maître, qui semble avoir improvisé en
quelques coups de pinceau ce projet de plat pour Charles 1er.
L'esquisse du Christ triomphant du Péché et de la Mortb, première pensée du tableau que
Rubens peignit pour surmonter, dans une chapelle de l'église de Sainte-Walburge, à Anvers, le
tombeau de la famille Cockx, est d'un intérêt d'autant plus vif que le peintre, affectionnant tout
particulièrement ce sujet, y est revenu souvent, le traitant toujours d'une manière nouvelle.
C'est ainsi qu'il existe une admirable esquisse d'une composition toute différentefi qui, après
avoir appartenu au marquis de Camden, entra dans la fameuse collection de feu M. Charles
Bredel d'où elle est passée dans le précieux cabinet de S. M. Léopold II, roi des Belges7.
Les Amours des Centaures*, d'une fougue réaliste extraordinaire, seraient un chef-d'œuvre
sans prix, « a production of matchless excellence », ainsi que l'a si justement écrit Smith, si cette
peinture d'un jet splendide se trouvait encore dans le même état de parfaite conservation qu'à
1. Voir l'Art, 8e année, tome I", page 234, et tome II, pages i3, -]i et 1 [8.
2. Smith, Catalogue raisonne, tome II, page 311, n" ii5i.
3. Smith, tome 11, page 32, n° 123.
-|. Voir l'Art, 8" année, tome I", page 234.
5. Smith, tome II, page 8, n" 9, et Supplément, page 244, n" 5.
G. Smith, Supplément, page 24.S, n" 7.
7. Voir dans l'Art, b° année, tome II, page 112, l'eau-forte de M. Charles Waltner d'après cette esquisse.
8. Smith, tome II, page 21 3, n" 763, et Supplément, page 3l5, n" 258.
Tome XXIX. 21
Lettre composée et dessinée pour l'Art par Habert-Dys.
(suitk)
XI
ubens, ce géant, s*est taillé large part dès la
première vacation; on y verra cette magnifique
grisaille, le Portrait du comte-duc d'Olii>are{z,
qu'a gravée Pontius et que Galle grava en plus
petites proportions. Le tout-puissant ministre,
le favori de Philippe IV, est représenté cuirassé,
en buste, dans un ovale entouré de palmes et
posé sur un piédestal à ses armes. A droite
et à gauche sont assis des génies ailés dont
l'un tient une massue et l'autre un bouclier
à tête de Gorgone. Des attributs habilement
groupés symbolisent la paix, la guerre, la
renommée, et l'ovale surmonté de la boule du
monde est couronné par une étoile encerclée
dans un serpent.
Voici également ce Portrait de Philippe IV3
que Rubens avait reproduit d'après Velazquez
et qui ne le quitta jamais ; il faisait partie de
sa collection et se trouve compris dans l'inven-
taire dressé après sa mort.
Je n'ai plus à faire l'éloge de cette merveilleuse Naissance de Vénus, reproduite directement
par l'Art '', d'après la grisaille si délicieusement blonde du maître, qui semble avoir improvisé en
quelques coups de pinceau ce projet de plat pour Charles 1er.
L'esquisse du Christ triomphant du Péché et de la Mortb, première pensée du tableau que
Rubens peignit pour surmonter, dans une chapelle de l'église de Sainte-Walburge, à Anvers, le
tombeau de la famille Cockx, est d'un intérêt d'autant plus vif que le peintre, affectionnant tout
particulièrement ce sujet, y est revenu souvent, le traitant toujours d'une manière nouvelle.
C'est ainsi qu'il existe une admirable esquisse d'une composition toute différentefi qui, après
avoir appartenu au marquis de Camden, entra dans la fameuse collection de feu M. Charles
Bredel d'où elle est passée dans le précieux cabinet de S. M. Léopold II, roi des Belges7.
Les Amours des Centaures*, d'une fougue réaliste extraordinaire, seraient un chef-d'œuvre
sans prix, « a production of matchless excellence », ainsi que l'a si justement écrit Smith, si cette
peinture d'un jet splendide se trouvait encore dans le même état de parfaite conservation qu'à
1. Voir l'Art, 8e année, tome I", page 234, et tome II, pages i3, -]i et 1 [8.
2. Smith, Catalogue raisonne, tome II, page 311, n" ii5i.
3. Smith, tome 11, page 32, n° 123.
-|. Voir l'Art, 8" année, tome I", page 234.
5. Smith, tome II, page 8, n" 9, et Supplément, page 244, n" 5.
G. Smith, Supplément, page 24.S, n" 7.
7. Voir dans l'Art, b° année, tome II, page 112, l'eau-forte de M. Charles Waltner d'après cette esquisse.
8. Smith, tome II, page 21 3, n" 763, et Supplément, page 3l5, n" 258.
Tome XXIX. 21
Lettre composée et dessinée pour l'Art par Habert-Dys.