UNE FAMILLE D'ARTISTES LOMBARDS AU XIVe ET AU XVe SIÈCLE. 87
Notre savant ami et confrère G. Mongeri attribuerait volontiers, dans son excellent guide
l'Arte à Milano, ces fresques à l'école des Zavattari de Monza, qui ont eu une grande part à la
décoration de la chapelle de la cathédrale de Monza dite de Théodelinde; mais un tableau de
notre Michelino de Besozzo conservé dans l'une des deux sacristies de notre cathédrale, celle
précisément qui contient le trésor, porte la date de mccccxvii. Michelo de Besozzo était donc un
artiste lombard antérieur à Foppa. Ce retable est peint sur les deux faces ; d'un côté on voit
la Présentation du Christ au vieux Siméon; c'est la partie la moins importante, quoiqu'elle se
distingue par son naturalisme, qualité rare en Lombardie à l'époque à laquelle appartient le
retable. L'autre côté, infiniment plus important, nous montre la Vierge avec l'Enfant divin debout
sur ses genoux : c'est une peinture digne d'être signalée pour la précision du pinceau, sans que
l'exécution toutefois soit trop léchée. 11 est regrettable que le retable ait souffert par suite de
restaurations malencontreuses. L'Enfant Jésus est presque nu : le dessin et le coloris annoncent
déjà les meilleurs temps de la Renaissance1.
Le Jeu de paume.
Fresque de Michelino Besozzo au palais Borromée.
L'étude sérieuse de cette œuvre permet à l'observateur attentif de se faire une idée très
nette de la manière de Michelino. Aussi nous est-il impossible d'accepter l'attribution de notre
crudit collègue. Le coloris, les fonds, le dessin, le style, tout en effet nous rappelle les fresques
de Michelino au palais Borromée.
11 faudrait, pour nous convertir à l'opinion de M. Mongeri, des preuves qu'il lui sera, je
crois, bien difficile de donner.
On a voulu faire de notre artiste un élève de la prétendue Académie, instituée, disait-on,
en i38o par Jean-Galéas-Marie Visconti, premier duc de Milan. Rien n'est moins prouvé. Nous
ne saurions admettre, dans aucun cas, que Michelozzo fût encore en vie en 1443.
Dans le dictionnaire de Siret, on trouve cité, il est vrai, un Michelino de Besozzo, florissant à
Milan vers l'année 1435. Siret parle de lui comme d'un artiste différent, quoiqu'il lui donne encore
la qualification d'élève d'Angelo Gaddi. Mais nous avouons en toute sincérité que nous éprouvons
une grande répugnance à nous ranger à l'opinion émise par l'écrivain belge.
I. Voir l'Arte a Milano de G. Mongeri, p. 1g4.
Notre savant ami et confrère G. Mongeri attribuerait volontiers, dans son excellent guide
l'Arte à Milano, ces fresques à l'école des Zavattari de Monza, qui ont eu une grande part à la
décoration de la chapelle de la cathédrale de Monza dite de Théodelinde; mais un tableau de
notre Michelino de Besozzo conservé dans l'une des deux sacristies de notre cathédrale, celle
précisément qui contient le trésor, porte la date de mccccxvii. Michelo de Besozzo était donc un
artiste lombard antérieur à Foppa. Ce retable est peint sur les deux faces ; d'un côté on voit
la Présentation du Christ au vieux Siméon; c'est la partie la moins importante, quoiqu'elle se
distingue par son naturalisme, qualité rare en Lombardie à l'époque à laquelle appartient le
retable. L'autre côté, infiniment plus important, nous montre la Vierge avec l'Enfant divin debout
sur ses genoux : c'est une peinture digne d'être signalée pour la précision du pinceau, sans que
l'exécution toutefois soit trop léchée. 11 est regrettable que le retable ait souffert par suite de
restaurations malencontreuses. L'Enfant Jésus est presque nu : le dessin et le coloris annoncent
déjà les meilleurs temps de la Renaissance1.
Le Jeu de paume.
Fresque de Michelino Besozzo au palais Borromée.
L'étude sérieuse de cette œuvre permet à l'observateur attentif de se faire une idée très
nette de la manière de Michelino. Aussi nous est-il impossible d'accepter l'attribution de notre
crudit collègue. Le coloris, les fonds, le dessin, le style, tout en effet nous rappelle les fresques
de Michelino au palais Borromée.
11 faudrait, pour nous convertir à l'opinion de M. Mongeri, des preuves qu'il lui sera, je
crois, bien difficile de donner.
On a voulu faire de notre artiste un élève de la prétendue Académie, instituée, disait-on,
en i38o par Jean-Galéas-Marie Visconti, premier duc de Milan. Rien n'est moins prouvé. Nous
ne saurions admettre, dans aucun cas, que Michelozzo fût encore en vie en 1443.
Dans le dictionnaire de Siret, on trouve cité, il est vrai, un Michelino de Besozzo, florissant à
Milan vers l'année 1435. Siret parle de lui comme d'un artiste différent, quoiqu'il lui donne encore
la qualification d'élève d'Angelo Gaddi. Mais nous avouons en toute sincérité que nous éprouvons
une grande répugnance à nous ranger à l'opinion émise par l'écrivain belge.
I. Voir l'Arte a Milano de G. Mongeri, p. 1g4.