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Lalanne, Ludovic: Une statue antique trouvée près de Bordeaux au XVIe siècle et perdue au XVIIe
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19459#0163
i4o L'ART.
recueil de dessins conservé au Cabinet des estampes'. Ce recueil, provenant du célèbre architecte
Robert de Cotte, qui succéda (1708) comme premier architecte du roi à son beau-frère Hardouin
Mansart, contient de notre statue une esquisse à la plume, lavée, et on lit sur le même feuillet,
soit au recto, soit au verso, les notes suivantes :
« Figure de la statue qui est dans la maison de ville de Bourdeaux. — Statue à Bordeaux
dans la maison de ville. — On assure qu'elle est antique. Il y en a trois : c'est celle du milieu.
— On dit qu'elle a plus de 6 pieds de haut. — 11 serait bon d'écrire au sieur Perquin, sculpteur,
quartier Saint-Pierre, à Bordeaux, de la dessiner plus exactement, en envoyer les mesures et
mander son avis. — M. de Chàteauneuf... »
Les réponses reçues de Bordeaux durent être satisfaisantes, car le roi « eut la bonté d'accepter
l'offre desdits sieurs jurats et de les en remercier par une lettre écrite par M. de Chàteauneuf,
secrétaire d'Etat2 ». Cette bonté fut la perte de la statue.
On la descendit de la niche où depuis près de quatre-vingt-dix ans elle faisait l'admiration
du public3 et on l'embarqua sur un bateau chargé de marbres destinés à Versailles. La navigation
ne fut pas longue. Le bateau sombra à l'embouchure de la Gironde.
Ludovic Lalanne.
1. C'est un in-folio coté F. 26 b et intitulé : Statues, thermes et bustes de Versailles.
1. Voy. Jodocus Sincerus, Itincrarium Galliœ, Lyon, 1626, Appendix de Burdigala, p. 28. L'auteur dans sa description de la statue
n'a guère fait que traduire le Discours cité plus haut.
3. Voy. la Continuation de la Chronique Bourdcloise depuis le mois de décembre i6y 1 jusqu'à la fin de 1700, par M" Tillet, 1703,
in-4", P- 112-
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
CUL-DE-LAHPE
composé et gravé par A. de Saint-Aubin.
recueil de dessins conservé au Cabinet des estampes'. Ce recueil, provenant du célèbre architecte
Robert de Cotte, qui succéda (1708) comme premier architecte du roi à son beau-frère Hardouin
Mansart, contient de notre statue une esquisse à la plume, lavée, et on lit sur le même feuillet,
soit au recto, soit au verso, les notes suivantes :
« Figure de la statue qui est dans la maison de ville de Bourdeaux. — Statue à Bordeaux
dans la maison de ville. — On assure qu'elle est antique. Il y en a trois : c'est celle du milieu.
— On dit qu'elle a plus de 6 pieds de haut. — 11 serait bon d'écrire au sieur Perquin, sculpteur,
quartier Saint-Pierre, à Bordeaux, de la dessiner plus exactement, en envoyer les mesures et
mander son avis. — M. de Chàteauneuf... »
Les réponses reçues de Bordeaux durent être satisfaisantes, car le roi « eut la bonté d'accepter
l'offre desdits sieurs jurats et de les en remercier par une lettre écrite par M. de Chàteauneuf,
secrétaire d'Etat2 ». Cette bonté fut la perte de la statue.
On la descendit de la niche où depuis près de quatre-vingt-dix ans elle faisait l'admiration
du public3 et on l'embarqua sur un bateau chargé de marbres destinés à Versailles. La navigation
ne fut pas longue. Le bateau sombra à l'embouchure de la Gironde.
Ludovic Lalanne.
1. C'est un in-folio coté F. 26 b et intitulé : Statues, thermes et bustes de Versailles.
1. Voy. Jodocus Sincerus, Itincrarium Galliœ, Lyon, 1626, Appendix de Burdigala, p. 28. L'auteur dans sa description de la statue
n'a guère fait que traduire le Discours cité plus haut.
3. Voy. la Continuation de la Chronique Bourdcloise depuis le mois de décembre i6y 1 jusqu'à la fin de 1700, par M" Tillet, 1703,
in-4", P- 112-
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
CUL-DE-LAHPE
composé et gravé par A. de Saint-Aubin.