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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 2)

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Leroi, Paul: Salon de 1882, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19459#0205

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178 L'ART.
Il me faut donc le comprendre dans cet Erratum.

Cette fois il expose une grande toile, l'Enfant mourant, pleine de qualités et de gros défauts,
et un bon petit portrait de femme qu'il a baptisé : la Visite, probablement parce qu'il nous
présente son aimable modèle assis dans un atelier de peintre.

M. Heyerdahl, qui compose à la diable, est fort loin d'être le premier venu.

Un dessin très travaillé, — l'Ouvrier malade, — qu'il expose sous le n° 3339, témoigne
qu'il sait dessiner, et les excellents morceaux que l'on rencontre dans l'Enfant mourant le
confirment tout en mettant en lumière les mérites du peintre que dépare cependant passablement
de mollesse. Le sujet, très simple, est poignant. Au milieu d'une vaste chambre qu'éclairent une
méchante veilleuse et le jour naissant, un berceau clans lequel se meurt un pauvre petit enfant
dont le père penché sur lui suit à deux genoux la cruelle agonie; la tète du pauvret est
excellemment rendue; debout, à gauche, le médecin, dans une attitude méditative d'une extrême
justesse, semble demander à la science une inspiration qui arrache cette jeune victime à la mort.
A l'arrière-plan, derrière le docteur, la nourrice assise effarée, puis près de la porte une figure
aussi malencontreuse qu'inutile. A droite, presque au premier plan, la mère, à demi vêtue,
dans une attitude désespérée qui touche au mélodrame et contraste de fâcheuse façon avec le
sentiment de triste vérité dont est empreinte toute l'œuvre, sentiment si pénétrant qu'il détourne
votre esprit des imperfections de la composition. J'allais omettre une dernière figure et je le
regretterais, c'est un enfant en chemise, grandeur nature, vu de dos, qui, les jambes coupées
par le cadre, occupe au premier plan le centre de la toile. C'est quelque frère aîné à la fois
inconscient et terrifié, très bien peint en tout cas.

Au premier aspect l'Enfant mourant est de ces œuvres qui déplaisent; arrêtez-vous-y et
bientôt vous aurez peine à vous en arracher.

M. Heyerdahl me fait l'effet d'être en mal de transformation. Je ne serais pas surpris que
de ses tâtonnements se dégageât une personnalité nettement accentuée.

«

XVI

quos vult perdere jupiter........

On m'envoie le numéro du Gaulois du 16 mai, qui rend compte d'une réunion de la Société
libre des Artistes, et le Bulletin hebdomadaire de l'Artiste du 21 mai.
Je lis dans le premier :

« Au début de la réunion, un membre de la Société dépose une proposition tendant à ce
que les étrangers ne participent aux récompenses que dans une proportion très limitée. Cette
proposition est votée à l'unanimité. »

Dans le second, je cueille cette autre fleur :

« Le Salon. — Les artistes étrangers figurent dans la proportion d'un cinquième au Salon
de 1882. Quelques membres de la Société libre des artistes français en sont offusqués. En
conséquence, ils ont exprimé le vœu qu'à l'avenir les portes du Palais de l'Industrie leur soient
moins libéralement ouvertes. »

Je vous entends vous écrier : « Point de commentaire ! »

Pardon ! — Si éloquents que soient par eux-mêmes de tels procédés, il est des gens avec
lesquels on ne saurait jamais trop mettre les points sur les 1.

L'ancienne Académie royale de Peinture et de Sculpture avait avant tout à cœur l'intérêt et
la dignité de l'art qu'elle savait intimement lié à la grandeur nationale, l'ancienne Académie n'eut
jamais pour devise : Auri sacra famés ; l'ancienne Académie n'organisa jamais ses expositions en
exhibitions mi-partie de peinture et de tapis orientaux et autres, le tout, tableaux et carpettes, à
vendre au meilleur prix possible ; l'ancienne Académie ne laissa jamais transformer ses Salons en
boutique où se distribuent des prospectus ornés de chromolithographies annonçant les ce Agran-
 
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