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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 2)

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Leroi, Paul: Salon de 1882, [6]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19459#0243

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SALON DE 1882.

2l3

chaque objet. L'eau, qui est ici l'âme et la vie du paysage, répand entre les arbres des tons
argentés. Dans les plaines, où l'herbe abonde, s'ébat l'Arcadie avec ses troupeaux, ses bergers et
surtout ses bergères. La figure des femmes est délicatement éclairée. Dans un tel milieu, l'art
visera moins à l'ensemble qu'aux détails et à la couleur. On a reproché à l'école hollandaise de
manquer d'idéal. Ce qui donne l'idéal aux paysages, ce sont les horizons étendus, vagues et
découverts. Dans les Pays-Bas, les horizons sont généralement courts, précis, bornés ; ils ne
laissent rien à l'inconnu. Cependant, qu'on ne s'y trompe pas, ce n'est point là toute la Hollande.

Jozef Israël s,
Gravure de Henri Thiriat.

« Les polders ont fait Gérard Dow, Van Ostade, Paul Potter, Ruysdael, Cuyp; les dunes ont
fait Rembrandt. Les dunes sont le désert. Là, on retrouve .cette vigoureuse opposition des ombres
et des lumières, ce caractère sauvage et déchiré, cette végétation inculte, ces montagnes, ces
gorges, ces précipices qui ont donné un style au plus espagnol des peintres hollandais. Telle
partie des dunes ressemble en effet à une sierra. Cette mer de sable furieuse et solide, recouverte
d'une fauve végétation de thyms, de genêts, de bruyères (sorte de forêt vierge en miniature); ces
côtes, dont la force réside, comme celle de Samson, dans la chevelure; ces goélands, ces courlis,
ces mouettes, ces grands corbeaux qui passent, les ailes étendues, sur la tête des dunes; puis,
entre les sommets de ces Alpes relatives, là-bas, un coin de mer flamboyant et poli comme une
 
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