SALON DE 1882.
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Le Finlandais n'est autre que M. Albert Edelfelt, dont on n'a pas oublié le succès au Salon
de 1880 : Convoi d'un enfant en Finlande, reproduit à l'eau-forte par M. Edmond Ramus dans
une importante planche qui lui fait grand honneur. Cette année le consciencieux artiste s'est
surpassé dans une composition admirablement établie, conçue et exécutée avec un sentiment
profond, d'un dessin châtié, d'une observation qui ne s'arrête jamais à la surface, mais reflète
l'âme même de chacun de ses personnages, d'une coloration qui, si elle n'est pas brillante, est
en harmonie intime avec le sujet, et y est si excellemment appropriée qu'on ne le comprendrait
pas plus monté de ton. Le Service divin au bord de la mer en Finlande demeurera une des
œuvres les plus distinguées du Salon de 1882.
Deux Russes sont encore à citer, M. Paul Svedomsky pour Une Rue à Pompai, qui se
Étude
de M. Krnest de Liphart pour le portrait de M. de Liphart père.
recommande peu par la composition, mais dont la facture annonce un certain tempérament qui
fera bien de diriger ses efforts vers l'avenir au lieu de s'attarder dans ce passé; M. Ernest de
Liphart enfin, qui mérite qu'on s'y arrête plus longtemps. Dessinateur de beaucoup de talent et
à ce titre l'un des collaborateurs les plus en vue de la Vie moderne, M. de Liphart est fils de
réminent savant fixé depuis longtemps à Florence, où il a rendu et rend encore tant de signalés
services, au Musée de Berlin surtout. C'est par le portrait de son père que se recommande son
Salon, portrait auquel il s'est préparé depuis longtemps par une suite d'études dont nous sommes
heuréux de pouvoir publier quelques-unes. Ce portrait révèle par le dessin et le caractère un
élève distingué de Franz Lenbach et indique au jeune artiste la voie sérieuse où l'attendent de
légitimes succès. Disciple d'un tel maître, je ne m'explique pas qu'arrivé à Paris il soit allé
demander des conseils à M. Jacquet. Je l'eusse compris s'adressant à M. Élie Delaunay qui
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Le Finlandais n'est autre que M. Albert Edelfelt, dont on n'a pas oublié le succès au Salon
de 1880 : Convoi d'un enfant en Finlande, reproduit à l'eau-forte par M. Edmond Ramus dans
une importante planche qui lui fait grand honneur. Cette année le consciencieux artiste s'est
surpassé dans une composition admirablement établie, conçue et exécutée avec un sentiment
profond, d'un dessin châtié, d'une observation qui ne s'arrête jamais à la surface, mais reflète
l'âme même de chacun de ses personnages, d'une coloration qui, si elle n'est pas brillante, est
en harmonie intime avec le sujet, et y est si excellemment appropriée qu'on ne le comprendrait
pas plus monté de ton. Le Service divin au bord de la mer en Finlande demeurera une des
œuvres les plus distinguées du Salon de 1882.
Deux Russes sont encore à citer, M. Paul Svedomsky pour Une Rue à Pompai, qui se
Étude
de M. Krnest de Liphart pour le portrait de M. de Liphart père.
recommande peu par la composition, mais dont la facture annonce un certain tempérament qui
fera bien de diriger ses efforts vers l'avenir au lieu de s'attarder dans ce passé; M. Ernest de
Liphart enfin, qui mérite qu'on s'y arrête plus longtemps. Dessinateur de beaucoup de talent et
à ce titre l'un des collaborateurs les plus en vue de la Vie moderne, M. de Liphart est fils de
réminent savant fixé depuis longtemps à Florence, où il a rendu et rend encore tant de signalés
services, au Musée de Berlin surtout. C'est par le portrait de son père que se recommande son
Salon, portrait auquel il s'est préparé depuis longtemps par une suite d'études dont nous sommes
heuréux de pouvoir publier quelques-unes. Ce portrait révèle par le dessin et le caractère un
élève distingué de Franz Lenbach et indique au jeune artiste la voie sérieuse où l'attendent de
légitimes succès. Disciple d'un tel maître, je ne m'explique pas qu'arrivé à Paris il soit allé
demander des conseils à M. Jacquet. Je l'eusse compris s'adressant à M. Élie Delaunay qui