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Molinier, Émile: Les plaquettes de la Renaissance, [1]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19705#0199
LES PLAQUETTES DE LA RENAISSANCE,
on peut faire une place, moins importante il est vrai, à la temps par les collectionneurs de plaquettes, mais il n'est
plaquette. Sans parler des gravures et des nielles que peut-être pas inutile d'entrer à ce sujet dans quelques
certaines plaquettes reproduisent littéralement, il y a toute détails.
une classe de ces bronzes On sait qu'il n'est pas
qui n'ont certainement ja- ..................__- ........-.............. rare qu'après un premier
niais été exécutés en orfè- ■ y^T'f^^f^/^^i^^^^^^^^^^ tirage la planche d'une
vreric : tels sont d'innom- gravure ait subi des mo-
brabks tableaux de piété ^dificadons. L'aniste l'a
souvent médiocre, bien ^^^^^^^^^^^^^^^^^S^^^^^^^^^^^p^^^ tains détails, soit même
jours quelque chose du ^^^^^^^^^^m'^^^W^^^^^^^^^^^^S. la comPosition de l'es-
milieu artistique unique M^^^^^^^^^^^s^^^^^^^^^^^^^^^^î^^k tampe. Bien souvent ces
qui les a vues naître, ces changements ne sont pas
•, , ,., Plaque de coffret. i, j
pièces ne s'élèvent pas 1 œuvre du premier gra-
■ t ,,. . Fin du xvc siècle. (Collection G. Dreyfus.} ... . .
plus haut que l'imagerie. veur; mais si la planche
Dans un ordre d'idées a été copiée par un autre
plus élevé, la plaquette a rendu d'innombrables services
aux artistes du xve siècle ; elle a servi ù vulgariser, dans le
sens le plus noble du mot, à mettre entre les mains de
artiste, il est arrivé parfois, que, non content d'être un
copiste infidèle, de modifier les détails, de changer les
expressions, le second graveur a même ajouté ou retranché
tous, sculpteurs, peintres des personnages. C'est
ou graveurs, des modèles ^«^MffW||BMit,W^ sur l'observation de ces
de l'antiquité, des pièces VBBÊÊKSsSÊB^^^^^mr'^ V ,Vï f* J ditlerenceset de ces chan-
cclcbres dont plus d'un, »Sf'-. . •' . gemems que l'on s'appuie
sans doute, s'est inspiré ■fK^vwtJi * o:c 5: -' ; • ' -IBt.i pour établir la série des
sans qu'on puisse en m ^/sfâ états d'une planche gra-
conclure qu'il a vu les 'Rjfy^lra3a|^ vée.
originaux. Telles sont les BlAl|P|j||w Pareille remarque
nombreuses plaquettes lltyi^ peut, dans un assez grand
qui reproduisent des gjVlWtiJ ^mK^ê-^mf^^^W'^H^^Ê^^^^^1 nombrc de cas, être faite
pierres gravées antiques. m^'^Wjw\û au suict des plaquettes ;
Les collections de mou- g ^1^^ Mftiwf ma'S 'aUt toute^°'s
lages ne sont pas une Mh\\::'mmm.-: mmxmmwmm^mm^ms^a^jiS&i faire observer que tous
invention moderne; il Mi 'iMMl iKi^w^BêmH&L^BHrSBWllfHHBl^^ff ces changements parais-
est certain que les artistes Iff ^lwr*ffi'" ffifl/r^ sent avoir eu pour au-
de la Renaissance ont eu W/nË K1K MoBalia^^ftlBl^re^ teurs les artistes mêmes
à leur disposition de ces |§fcRMff Jpft™^BMB^^BBBBW@BWBr 1U' av£uent C1*éé l'origi-
collcctions de modèles ; §Élli«lf»l^7MttJ^ nal ainsi modifié dans la
sans cela on ne coin- suite. Du moins on ne
prendrait pas comment Triomphe d'un héros. rencontre que fort peu
certaines œuvres d'art École dc PaJoue> xv*si;:clc- <Muï4e du Louvre'> de plaquettes offrant des
ont été si rapidement états, dans lesquels on
connues et imitées dans toute l'Italie. puisse reconnaître l'intervention d'une main étrangère,
C'est même probablement à ce besoin de vulgariser soit contemporaine, soit postérieure. Une seule des
que doit son origine l'habitude de fondre restrictions que souffre cette règle con-
des plaquettes de bronze. Après avoir__cerne l'encadrement ou la monture des
ainsi répandu la connaissance des an- W^^m^^^^^rW^^llSl^m Piquettes : il n'est pas rare en effet de-
tiques, on appliqua la même méthode ■BBBpB^Kg^E^E^jHBBB rencontrer des plaquettes du xvc siècle
aux productions originales des artistes ■HESppV ; WSSBÊm insérées dans des montures du xvi« qui
de la Renaissance. On ne peut du reste iffiffiffi^fi^^ffSw^^^^^M^M 'ont corPs avec la plaquette elle-même
s'expliquer autrement le nombre consi- ^KBj^^KKt^SwSSsÊSfU et 0111 ^ fondues d'un seul jet. De
dérable d'épreuves des mêmes sujets que JMjB^&fj^^fB^ÊSSSÊÊSm même certaines plaquettes flamandes ou
nous possédons aujourd'hui ; la seule ^jMMreK^^KRSHiP^^S! allemandes ont été surmoulées par des
intention de garder le souvenir d'oeuvres artistes italiens et entourées de motifs
exécutées en métaux précieux ne suffirait œS^^^xSÊ^^Ê^ÊÊ^^Ê d'architecture de style complètement ita-
pas à expliquer une telle abondance. .. lien.
S'il était besoin de démontrer la pro- mHrc^^^^^^^A. "'' Les plaquettes dont les différentes
habilité de ce que j'avance, la preuve en «j^^^m^ÊS^À%'• rail épreuves offrent entre elles des variantes
serait facile à faire et par les éditions des ttiÊmmS^Mm^^^Êr^W^^n sont excessivement nombreuses. Je rae
plaquettes, et par leur reproduction dans WÊSÊkÊÊ^^^^^^S^^^^^^ contenterai de citer ici quelques-uns des
la sculpture monumentale. l^OES^^^aaaËffi^^^^^a^Sk* exemples les plus caractéristiques.
.levais dire successivement quelques La Mise au tombeau, On connaît les célèbres portes de
mots de ces deux points. d'après une gravure de Mantegna. bronze qui ferment le reliquaire des
(Musée du Louvre.) chaînes de saint Pierre conservées dans
Les plaquettes, comme les gravures, l'église de Saint-Pierre-aux-Liensà Rome,
ont eu des éditions différentes, des états, pour employer Ces portes sont attribuées généralement, mais sans preuves,
le terme consacré. Le fait a été remarqué depuis long- à Antonio del Pollajuolo ; elles paraissent être plutôt
on peut faire une place, moins importante il est vrai, à la temps par les collectionneurs de plaquettes, mais il n'est
plaquette. Sans parler des gravures et des nielles que peut-être pas inutile d'entrer à ce sujet dans quelques
certaines plaquettes reproduisent littéralement, il y a toute détails.
une classe de ces bronzes On sait qu'il n'est pas
qui n'ont certainement ja- ..................__- ........-.............. rare qu'après un premier
niais été exécutés en orfè- ■ y^T'f^^f^/^^i^^^^^^^^^^ tirage la planche d'une
vreric : tels sont d'innom- gravure ait subi des mo-
brabks tableaux de piété ^dificadons. L'aniste l'a
souvent médiocre, bien ^^^^^^^^^^^^^^^^^S^^^^^^^^^^^p^^^ tains détails, soit même
jours quelque chose du ^^^^^^^^^^m'^^^W^^^^^^^^^^^^S. la comPosition de l'es-
milieu artistique unique M^^^^^^^^^^^s^^^^^^^^^^^^^^^^î^^k tampe. Bien souvent ces
qui les a vues naître, ces changements ne sont pas
•, , ,., Plaque de coffret. i, j
pièces ne s'élèvent pas 1 œuvre du premier gra-
■ t ,,. . Fin du xvc siècle. (Collection G. Dreyfus.} ... . .
plus haut que l'imagerie. veur; mais si la planche
Dans un ordre d'idées a été copiée par un autre
plus élevé, la plaquette a rendu d'innombrables services
aux artistes du xve siècle ; elle a servi ù vulgariser, dans le
sens le plus noble du mot, à mettre entre les mains de
artiste, il est arrivé parfois, que, non content d'être un
copiste infidèle, de modifier les détails, de changer les
expressions, le second graveur a même ajouté ou retranché
tous, sculpteurs, peintres des personnages. C'est
ou graveurs, des modèles ^«^MffW||BMit,W^ sur l'observation de ces
de l'antiquité, des pièces VBBÊÊKSsSÊB^^^^^mr'^ V ,Vï f* J ditlerenceset de ces chan-
cclcbres dont plus d'un, »Sf'-. . •' . gemems que l'on s'appuie
sans doute, s'est inspiré ■fK^vwtJi * o:c 5: -' ; • ' -IBt.i pour établir la série des
sans qu'on puisse en m ^/sfâ états d'une planche gra-
conclure qu'il a vu les 'Rjfy^lra3a|^ vée.
originaux. Telles sont les BlAl|P|j||w Pareille remarque
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qui reproduisent des gjVlWtiJ ^mK^ê-^mf^^^W'^H^^Ê^^^^^1 nombrc de cas, être faite
pierres gravées antiques. m^'^Wjw\û au suict des plaquettes ;
Les collections de mou- g ^1^^ Mftiwf ma'S 'aUt toute^°'s
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invention moderne; il Mi 'iMMl iKi^w^BêmH&L^BHrSBWllfHHBl^^ff ces changements parais-
est certain que les artistes Iff ^lwr*ffi'" ffifl/r^ sent avoir eu pour au-
de la Renaissance ont eu W/nË K1K MoBalia^^ftlBl^re^ teurs les artistes mêmes
à leur disposition de ces |§fcRMff Jpft™^BMB^^BBBBW@BWBr 1U' av£uent C1*éé l'origi-
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sans cela on ne coin- suite. Du moins on ne
prendrait pas comment Triomphe d'un héros. rencontre que fort peu
certaines œuvres d'art École dc PaJoue> xv*si;:clc- <Muï4e du Louvre'> de plaquettes offrant des
ont été si rapidement états, dans lesquels on
connues et imitées dans toute l'Italie. puisse reconnaître l'intervention d'une main étrangère,
C'est même probablement à ce besoin de vulgariser soit contemporaine, soit postérieure. Une seule des
que doit son origine l'habitude de fondre restrictions que souffre cette règle con-
des plaquettes de bronze. Après avoir__cerne l'encadrement ou la monture des
ainsi répandu la connaissance des an- W^^m^^^^^rW^^llSl^m Piquettes : il n'est pas rare en effet de-
tiques, on appliqua la même méthode ■BBBpB^Kg^E^E^jHBBB rencontrer des plaquettes du xvc siècle
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s'expliquer autrement le nombre consi- ^KBj^^KKt^SwSSsÊSfU et 0111 ^ fondues d'un seul jet. De
dérable d'épreuves des mêmes sujets que JMjB^&fj^^fB^ÊSSSÊÊSm même certaines plaquettes flamandes ou
nous possédons aujourd'hui ; la seule ^jMMreK^^KRSHiP^^S! allemandes ont été surmoulées par des
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pas à expliquer une telle abondance. .. lien.
S'il était besoin de démontrer la pro- mHrc^^^^^^^A. "'' Les plaquettes dont les différentes
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mots de ces deux points. d'après une gravure de Mantegna. bronze qui ferment le reliquaire des
(Musée du Louvre.) chaînes de saint Pierre conservées dans
Les plaquettes, comme les gravures, l'église de Saint-Pierre-aux-Liensà Rome,
ont eu des éditions différentes, des états, pour employer Ces portes sont attribuées généralement, mais sans preuves,
le terme consacré. Le fait a été remarqué depuis long- à Antonio del Pollajuolo ; elles paraissent être plutôt