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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 12.1886 (Teil 1)

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Molinier, Émile: Les plaquettes de la Renaissance, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19705#0220

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192

L'ART.

le lion de Némée, Hercule et l'hydre de Lerne, Hercule
et Géryon. Ce dernier est de Moderno ; le premier est
peut-être copié d'après cette se'rie des Travaux d'Hercule,
dont deux médaillons se trouvent à Vienne et deux autres
au musée de South Kensington, où ils sont attribués, avec
peu de vraisemblance du reste, au célèbre médailleur
Sperandio, artiste originaire de Rome1, qui a travaillé
surtout dans le nord de l'Italie, à Mantoue, à Bologne, à
Ferrare. A Tours, dans le cloître de Saint-Martin, cons-
truction du premier tiers du xvie siècle, est reproduite une
pièce très connue : Une Nymphe endormie
vers laquelle s'avançent deux satyres, pla-
quette imitée, comme on l'a vu plus haut,
dans une gravure du Songe de Polyphile et
qui paraît devoir être attribuée à Antonio de
Brescia.

Si, des bords de la Loire, on remonte vers
le nord, on trouve à Chartres, sur l'un des
pilastres du tour du chœur de la cathédrale,
une plaquette que l'on a quelquefois attri-
buée à Boldu, mais qui paraît d'un faire
moins rude que les médailles de cet artiste.
Elle représente Y Amour endormi, appuyé sur
un cippe. Le pilastre porte la date de 1529. Il ne faut pas
oublier de mentionner les bas-reliefs de l'escalier du châ-
teau de Villers-Cotterets2 : La Nymphe et les satyres,
reproduits dans le cloître de Saint-Martin de Tours, Her-

1. Et non de Mantoue, comme on l'a imprimé encore tout
récemment. Son nom de famille était Savelli. Voyez, au sujet de
Sperandio, sculpteur, orfèvre et peintre, les intéressants documents
publiés par Carlo Mangola dans les Atti e Memorie délia R. deputa-
^ione di Storia patria per le provincie di Romagna, 3° série, tome I*r,
fascicule v, Modène, i883.

2. Sur ces bas-reliefs, voyez L. Palustre, la Renaissance en
France, tome I0'', page. i3-2.

cule et le lion de Némée, Apollon et Marsyas ou plutôt
une femme appuyée sur une lyre écoutant un homme qui
joue de la double flûte, plaquette attribuée à Giovanni
Bernardi de Castelbolognese, dont le musée du Louvre
possède une répétition en marbre. Les médaillons repré-
sentant des empereurs romains, qui ornaient autrefois le
château de Gaillon, et que l'on peut voir aujourd'hui à
l'Ecole des Beaux-Arts, sont aussi des œuvres italiennes :
ce sont les « médailles baillées par Messire Paguenin 1 »,
le fameux Paganino de Modène, le sculpteur du tombeau
de Charles VIII. L'un de ces médaillons
reproduit exactement une plaquette, imita-
tion d'un type antique de Minerve, souvent
reproduit à la Renaissance, soit en pierre
gravée, soit en bronze. Ce type est très recon-
naissable à l'égide, à la forme du casque,
orné d'un triton, dont la visière reproduit
un profil d'homme.

On pourrait, sans doute, poursuivre plus
loin ce chapitre curieux de l'influence des
plaquettes sur ce que l'on appelle commu-
nément le grand art, et des recherches diri-
gées dans ce sens mettraient sans doute au
jour des résultats très nouveaux pour l'histoire encore si
controversée de la Renaissance française. Il suffira pour
le moment d'avoir indiqué ici par quelques exemples de
quel intérêt peut être l'étude de ces monuments jadis si
dédaignés.

Emile Molinier.

1. Deville, Comptes des dépenses du château de Gaillon, page 405 ;
cité par L. Courajod, La part de l'art italien dans quelques monuments
de sculpture de la première Renaissance française, pages 14-15.

Apollon.

Nord de l'Italie, xve siècle.
(Collection L. Courajod.)
 
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