L' art: revue hebdomadaire illustrée (12.1886 (Teil 1))

Trophée militaire.
Dessin à la plume par Alphonse de Neuville.

*^ perdu surtout, et je n'ai aucune difficulté à reconnaître que si
des plaisantins peuvent seuls crier par la ville que M. Alexandre
Cabanel a changé sa manière, il est indiscutable que, bien que
dessinant et modelant toujours de même façon, il expose cette
année le meilleur portrait qu'il ait jamais peint : la Fondatrice
de l'ordre des Petites Sœurs des pauvres. Une qualité nouvelle dis-
tingue cette toile; l'air circule librement dans la cellule; c'est un mérite
sérieux auquel M. Cabanel ne nous avait point accoutumé.

Quant au pendant, — Portrait du Fondateur de l'ordre des Petites
Sœurs des pauvres, — il serait difficile, si extrême bonne volonté que
l'on ait, de le louer au même degré. A deux pas de là, vous trou-
verez le Portrait du frère Sevoldus, par M. Maurice Bompard ; je ne
vous le donne pas pour un chef-d'œuvre, mais c'est bien autrement
fort.

Dussé-je me faire jeter la pierre par tous les sectateurs du
Puvisme, j'ai le malheur de trouver infiniment plus poétique que les
œuvres complètes du chef de file exsangue et de ses non moins anémiques
pasticheurs, la petite toile de M. Fantin-Latour, qui nous montre
aussi un bon portrait, celui de M. L. M...

Tannhœuser, inspiré par d'ardentes convictions, respire, en effet,
la plus pénétrante poésie ; œuvre très distinguée, elle contraste le plus
heureusement du monde avec son interminable entourage de composi-
tions vides et de pauvretés de toute nature.

Paul Leroi.

(La suite prochainement.)

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