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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 12.1886 (Teil 1)

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Leroi, Paul: Salon de 1886, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19705#0289

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SALON DE 1886.

253

par quelque aimable petit succès, qu'il ne leur reste plus le moindre souffle ; aussi sombrent-ils
dès leur second tableau et n'ont-ils, pour éveiller de nouveau un instant la curiosité, qu'une seule
idée, toujours la même, se répéter, servir au public débonnaire une réédition quelconque du
premier sujet qui fut goûté. C'est l'histoire de M. Edouard Dantan et de l'Atelier de son père,
de M. Julien Dupré et de sa vache retenue ou poursuivie par un paysan ou une paysanne, de
M. Henner, le plus nul de tous comme pensée, celui qui plus que personne se répète invaria-
blement à satiété, de M. Gueldry, de qui l'Etat acquit avec raison, l'an dernier, un intérieur
d'usine riche en attrayantes promesses, et
qui les réalise en se copiant ou autant vaut !
En 1885, cela s'appelait Une Fonderie : les
Mouleurs1; — en 1886, le titre, surtout, a
changé et nous avons le Décapage des
métaux !

C'est le cas d'une foule d'autres dont
l'énumération deviendrait fastidieuse. Et
lorsqu'ils ne se recommencent pas sans cesse,
ils pastichent autrui; il pleut des pseudo-
Bastien-Lepage et bien d'autres pseudos !

En revanche, on cherche en vain la
moindre imitation d'Elie Delaunay ; même
pour tenter de pasticher un tel maître, il
faut en savoir beaucoup trop long ; avoir
de la patte ne suffit pas du tout, et nos
épuisés n'ont pas plus de vraie science que
de profondes pensées. Nous sommes en
présence du néant intellectuel qui cherche
en vain à donner le change avec l'unique
aide du chic.

Ce n'est pas d'hier qu'on en est arrivé
là en fait de peinture ; aussi la surprise ne
saurait-elle être que médiocre. Le mal a
été signalé cent fois ici. Mais la sculpture,
l'honneur inattaqué de l'art français en cette
fin de siècle si troublée, la sculpture n'avait
été en rien atteinte par cet affligeant état
de choses ; l'inspiration s'y renouvelait
presque d'année en année avec une sève
toujours plus généreuse.

L'an dernier, j'eus un premier moment
d'inquiétude; un artiste de beaucoup de

talent, M. Adrien Gaitdez, exposait Un très Acquis au Salon de i885 par la ville de Paris.

charmant Lulli enfant ; mais, si réussie que

fût cette spirituelle figure, il était clair que l'éclatant succès du Mozart enfant1, de M. BarriaS
— Salon de i883, — n'était pas précisément étranger à cette création.

Et voici qu'en 1886 un autre sculpteur, que je ne veux pas même nommer, s'avise de se
souvenir à son tour et recommence tout uniment le Lulli de M. Gaudez ! C'est désolant, et le
Caveant Consules est plus que jamais de saison.

Paul Leroi.

(La suite prochainement.t

1. Voir page î5l.

2. Voir le dessin de M. Ernest Barrias, d'après sa statue, à la page 3i du tome IV de la neuvième année de l'Art.

Tome XL. i~

Lulli enfant.
Dessin de Gcry Bichard, d'après le plâtre d'Adrien Gaudez.
 
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