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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 12.1886 (Teil 1)

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Michel, Émile: Meindert Hobbema
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https://doi.org/10.11588/diglit.19705#0299

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2Ô2

L'ART.

œuvres d'Hobbema comprises entre 1663 et 1669 attestent que ce fut là pour lui l'époque de la
maturité et rendent d'autant plus étonnante son acceptation, à ce moment, d'une charge dont les
obligations allaient le détourner de la peinture alors qu'il était en pleine possession de son talent.

On a longuement discuté sur la contrée qui a dû le plus souvent fournir à Hobbema les
motifs de ses paysages. Bùrger a cru reconnaître cette contrée dans les plaines, assez monotones
d'ailleurs, situées entre Dusseldorf et Dortmund, bien que l'industrie qui a complètement envahi
cette région en ait profondément altéré le caractère et modifié les constructions. Nous serions,
de notre côté, assez disposé à partager l'opinion plus généralement admise maintenant que, sans
sortir de la Hollande, on peut encore aujourd'hui trouver des ressemblances plus frappantes
entre les paysages qu'a peints Hobbema et ceux qu'on rencontre dans certaines parties de la
Drenthe ou de la Gueldre, vers Oosterbeek. A vrai dire, les aspects qu'Hobbema s'est plu à en
retracer n'ont pas grand caractère." Ces ruisseaux, ces cours d'eau qui serpentent à travers de
riches campagnes, ces étangs dont le miroir tranquille reflète fidèlement les bouquets d'arbres
espacés sur leurs rives, ces recoins gracieux avec leurs moulins couverts de planches grisâtres et
leurs maisons aux toits rouges, bâties en pisé et blotties sous d'épais ombrages, ces canaux
silencieux au-dessus desquels les saules marient leur feuillage argenté à la verdure foncée des
chênes, toutes ces aimables et riantes perspectives forment les données les plus habituelles de
l'artiste. Peut-être même en a-t-il un peu trop multiplié les images sans assez les varier. Quand
on visite les collections anglaises dans lesquelles se trouve aujourd'hui réunie la plus grande
partie de son œuvre, on finit par être un peu lassé de ces répétitions presque pareilles et dont
la qualité d'ailleurs est aussi très variable.

Si dans les meilleures acceptions qu'il en faut signaler — dans le grand Paysage de lord
Hatherton, signé et daté cle 1663, dans celui de lady Dudley, dans le Moulin à eau et Y Entrée
de forêt de Sir Richard Wallace, dans le Moulin de lord Overstone, dans le Chemin à travers
la forêt du marquis de Bute, dans la Forêt de M. Holford, dans un des deux paysages cle
Buckingham-Palace, dans le Paysage avec moulins cle Dulwich-College (n° 131), dans le Village
et le Paysage boisé de la National Gallery (nos 832 et gg5), enfin, à Paris, dans le Moulin de
Mmc la baronne James de Rothschild, peinture d'une tenue et d'une conservation superbes, qui
reproduit en largeur la disposition et les arbres mêmes cle notre tableau du Louvre, — on trouve,
avec une couleur claire, une lumière vive et gaie et une sûreté d'exécution qui font valoir la
grâce et la rustique intimité de ces simples motifs, il faut bien reconnaître que, même dans ces
exemplaires choisis, ces motifs trop peu variés paraissent assez monotones. Mais dans la plupart
des galeries anglaises que nous venons de citer, dans d'autres encore, chez le duc de Westminster
à Grosvenor-House, chez le duc de Bedford, au Musée d'Edimbourg (nos 5oi et 513.), à la National
Gallery (nos 685, 833, 995) et dans un grand nombre de musées et de collections du continent",
ce sont encore ces mêmes motifs que nous retrouvons sans grandes modifications et trop
souvent dépourvus des qualités qui pourraient les recommander à notre attention. Parfois, en
effet, l'exécution y manque complètement de souplesse ; la touche est rude, morcelée, égale, peu
en rapport avec les éléments pittoresques que l'artiste veut spécifier, ni avec la place qu'ils
occupent dans le tableau. Pauvre dans les premiers plans, cette exécution reste dure et heurtée
dans les lointains qui, au lieu d'être noyés et profonds et de présenter un repos pour le regard,
l'attirent et l'arrêtent par de menus détails accusés trop fortement, par ces arbres ronds et grêles
qu'Hobbema surcharge d'empâtements aussi saillants que s'ils occupaient les devants du tableau.
Les dispositions ne brillent pas non plus par la simplicité ; la silhouette déchiquetée des végéta-
tions se découpe durement sur le ciel, et avec leurs panaches de verdure, leur ramure dégin-

1. A Amsterdam, au Rijks Muséum (n° 138), dans la collection Van der Hoop (n0' 5y et 58) et chez M. Six; à Rotterdam, au Muse'e
Boymans (n" 117 et 118); à La Haye, chez le baron de Steengracht; à Anvers, au Musée (paysage non catalogué, mais qui provient de la
collection de M. Schneider); à Bruxelles, au Musée (n° 294), au Palais, dans la collection particulière de S. M. Léopold II, et chez le duc
dAremberg ; à Paris, au Louvre (n" 203), chez M"'° la baronne Nathaniel de Rothschild, chez Mm° la princesse de Sagan, chez le baron
Alphonse de Rothschild et chez M. Secretan ; en Allemagne, dans les Musées de Berlin (n" 886), de Francfort (nos 290 et 291), de Munich
(n" 570}, de Gotha (VII, n° 9) et de Darmstadt (n° 406); en Italie, au château de Pratolino, chez M"'° la princesse Démidoff de San Donato ;
à Vienne, au Belvédère (n° 58) et dans la collection du prince de Lichtenstein; à l'Ermitage de Saint-Pétersbourg (n° 1152), dans la collection
du comte de Moltke, à Copenhague, et au Musée de Stockholm.
 
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