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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 12.1886 (Teil 1)

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Müntz, Eugène: Conjectures sur l'original d'un portrait de Léonard de Vinci
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https://doi.org/10.11588/diglit.19705#0301

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264 L'ART.

Léonard, dans ses nombreux ouvrages, dont M. Charles Ravaisson, d'un côté, M. Richter,
de l'autre, ont entrepris avec tant de zèle et de science soit la publication in-extenso, soit
l'analyse, ne prononce que rarement le nom d'un contemporain, d'un ami. Nous en sommes
réduits à des mentions accidentelles pour rétablir l'histoire de ses relations avec les princes, les
amateurs, les artistes de l'Italie ou de la France. C'est ainsi qu'on aurait peine, je crois, à
découvrir dans ces manuscrits précieux, aujourd'hui dispersés à tous les vents, ne fût-ce que la
plus légère allusion à un maître que le destin mit de longues années durant en contact presque
journalier avec Léonard, et qu'il associa, avec lui, à la fondation de l'école milanaise ; le lecteur
a deviné que je veux parler de Bramante '. Qui s'est occupé de l'histoire des arts à la cour de
Ludovic le More sait que les deux auxiliaires de ce prince coupable et infortuné, dans sa grande
œuvre de rénovation artistique, furent l'architecte urbinate, le peintre-sculpteur florentin. Quelles
belles et fécondes années que celles qu'ils passèrent ensemble à Milan, à Vigevano, à Pavie ! De
leurs efforts combinés est sorti l'idéal de grâce et de suavité que la postérité, désespérant de
le définir, appelle tour à tour du nom de ses inventeurs : bramantesque ou léonardesque.

Les traits de Bramante sont bien connus, grâce à la médaille de Caradosso et aux portraits

Portrait de Giuliano Leno.
(Dispute du Saint-Sacrement.)

placés par Raphaël dans la Dispute du Saint-Sacrement et Y Ecole d'Athènes. Aussi n'est-ce point
à Lui que j'ai songé devant la sanguine de l'Ambrosienne. Et cependant, en prononçant le nom
de Bramante, de Raphaël, nous sommes sur la piste, nous brûlons. Que le lecteur me permette
d'ouvrir ici une parenthèse.

Il y a longtemps déjà, en étudiant les fresques de la salle de Constantin, au Vatican, qui
représentent Léon X approuvant les plans du nouveau Saint-Pierre, j'avais été frappé de la
présence d'un personnage chauve et barbu, debout au centre de la composition, et déroulant,
avec un air d'assurance remarquable, le plan du monument imaginé par Bramante. La fresque,
il est vrai, a été aux trois quarts repeinte; mais une gravure de Santé Bartoli, reproduite
ci-après en fac-similé, nous garantit que les physionomies n'ont pas été altérées dans leurs traits
essentiels.

Le vieillard de la salle de Constantin, malgré ce caractère d'énergie et d'autorité qui le
distingue, n'aurait pas fixé plus longtemps mon attention, si dans la Dispute du Saint-Sacrement,
je n'avais retrouvé le même personnage, debout derrière le groupe de l'extrême gauche, et,
coïncidence bizarre, dans le voisinage de Bramante. Pour le coup, il est évident que nous n'avons

i. En disant que le nom de Bramante n'est pas prononcé par Léonard, je vais trop loin. M. de GeymûIIer veut bien me signaler deux
notes (publiées par M. Richter, tome 11, pages 427 et 435) où Léonard mentionne une fois des « Edifîzi di Bramante », l'autre fois des
« Gruppi di Bramante », mais sans le moindre commentaire, sans la moindre épithète permettant de savoir ce qu'il pensait de son illustre
collaborateur.
 
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