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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 12.1886 (Teil 1)

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Willems, J. B.: La situation du Musée de Cologne
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https://doi.org/10.11588/diglit.19705#0308

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LA SITUATION DU MUSÉE DE COLOGNE. 271

A Francfort, lorsqu'on a voulu posséder un Cuyp, on s'en est rapporté à M. Kohlbacher, qui
a su conquérir, en 1876, le Troupeau de moutons de la galerie de M. Schneider, le président du
Corps législatif sous l'Empire. Smith, qui a catalogué cette peinture si délicatement ensoleillée
sous le n° 141 de son tome V, la juge ainsi : This is an exemple of great excellence and beauty.

Il n'est si mince connaisseur qui ne pouffe de rire en voyant baptiser, à Cologne, du nom
de Melchior d'Hondecoeter un Coq et des Poules qui sont bien le Jacob Victors le plus écrit que
l'on puisse imaginer.

A Francfort, M. Kohlbacher a tous les droits de s'enorgueillir d'avoir doté le Musée d'une
toile capitale de Hondecoeter. Chacun se souvient de ce Coq défendant des poules attaquées par
un faucon, superbe panneau décoratif de im,i8 de haut sur om,g8 de large, qu'admirèrent tous
les amateurs lors de la vente Pommersfelden, à Paris, en 1867.

A Cologne, où l'argent ne manque pas, à Cologne, où M. Dagobert Oppenheim est toujours
prêt à délier très libéralement les cordons de sa bourse en faveur du Musée, vous chercheriez
en vain trace d'un Rembrandt, voire d'un Philip Wouwerman. A Francfort, où l'on ne dispose
que de ressources relativement restreintes, vous admirerez le Maître de la vigne, ce Rembrandt
qu'ont tour à tour gravé Ravenet, Pether, B. Smith,
Fittler et Picot et le Cabaret — picturc of excellent
quality- — un Philip Wouwerman qui a des titres de
noblesse ; il a tour à tour figuré dans les collections
de la comtesse de Verrue, de Randon de Boisset, du
duc de Praslin et de la duchesse de Berry, et Moyreau
l'a gravé.

A Francfort, vous ne rencontrerez pas moins de trois
Adriaan Brouwer, et tous di primo cartello. C'est à peine
si l'on se risquerait à mentionner ce qu'à Cologne le
catalogue indique comme de Brouwer, sous les nos 651
et 652 de l'édition de i883.

Sauf le Saint François aux stigmates, œuvre incon-
testable, mais secondaire et de qualité bien inférieure au
tableau du Musée de Lille, où le maître a représenté le
même sujet, il n'y a pas un Rubens dont il y ait lieu de
s'occuper à Cologne ; à l'Institut Stasdel, au contraire,
vous vous attarderez à étudier l'esquisse si brillamment
colorée du Diogène cherchant un homme, — le tableau
est au Louvre, — le Satyre et les trois Nymphes, legs
de M. Jean Noë du Fay, en 1878, et le Roi David jouant de la harpe, acquis à Paris, à la vente
de la galerie de Pommersfelden.

On ne saurait parler sérieusement des Van Dyck de Cologne, mais on peut, en toute
conscience, louer le sévère portrait de Hendrick de Buys, spécimen accompli de la manière
génoise du maître ; aussi est-ce Francfort qui l'a acquis ; Cologne a pour spécialité de laisser
échapper de telles bonnes fortunes ou d'affecter de les dédaigner du haut de son ignorance.

Tout compte fait et en y apportant non seulement la plus rigoureuse impartialité mais de
plus une extrême bienveillance, on est forcé de reconnaître qu'un seul maître est infiniment mieux
représenté au Musée Wallraf-Richartz qu'à l'Institut Stasdel dont le Jordaens ne supporte pas la
comparaison avec les portraits vraiment exceptionnels de M. et Mme Johan Wirts. Ces Jordaens-là
sont de qualité à lutter avec les magnifiques portraits du maître, conservés dans la famille
Boschaert, à Anvers.

Les Brueghel de Velours, les Jacob van Ruisdael, les Teniers le jeune, de Francfort,
battent haut la main les Brueghel, les Ruisdael et les Teniers que possède ou croit posséder

Paysan prenant médecine.
Tableau d'Adriaan Brouwer.
(Musée Stœdel, à Francfort-sur-Mein.)

1. Smith, tome VII, page 5o, n" 116.

2. Smith, tome I", pages 204 et 20s, n° 11.
 
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