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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 15.1889 (Teil 2)

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Hustin, A.: Exposition universelle de 1889: les peintres du centenaire 1789-1889, 10
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https://doi.org/10.11588/diglit.25868#0117

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LES PEINTRES DU CENTENAIRE.

IOI

Le chantre de l’épopée militaire qui avait marqué les premières années de ce siècle, 1 histo-
rien fougueux de la peste de Jaffa, des Pyramides, d’Aboukir et d’Eylau, qui avait peint d’une
brosse si sûre et si hère le Bonaparte d'Arcole, pendant que Joséphine tenait sur ses genoux le
général en chef de l’armée d’Italie, avait sur ses vieux jours prêté une oreille trop complaisante
aux dernières sollicitations de David. Il avait renoncé aux enthousiasmes de la bataille moderne,
aux coursiers pur sang, aux brillants uniformes promenés par toute l’Europe, pour en revenir à
la mythologie païenne, à l'heure même où le romantisme, dont il avait été le précurseur, s'affir-
mait aux Salons et prenait ses positions de combat. La presse, qui s'en tenait au présent, sc
montra sévère. Gros crut son rôle d’artiste fini. 11 ne voulut point survivre à sa réputation.

Au Louvre seulement, l’on cherchera ce que fut Gros, élève de David, pétri de l'antique,
mais laissant là les nudités froides d’Athènes et de Rome pour jeter l'uniforme de l’armée fran-
çaise sur les épaules des héros qu’il avait vus à l’œuvre dans les plaines de la Lombardie et qu'il
avait suivis lui-même en qualité d’officier d’état-major. Car l'Exposition centennale, avec ses choix
peu méthodiques, n’a point rapproché pour nous les grandes pages capables de montrer les étapes
diverses d’une carrière qui fut tout à l'hon-
neur de notre art. Elle s’en est tenue à des
œuvres de second ordre, qui ne font point
époque dans la vie d’un maître, pour redire
aux visiteurs l’histoire de ce tempérament
primesautier. Arrêtons-nous cependant sur
ses choix en notant au passage quelques-unes
de leurs particularités.

Commençons en relevant une erreur.

Le livret nous donne comme étant le
portrait de Gros à vingt ans, une toile prêtée
par le Musée de Toulouse. Il en vieillit
quelque peu la date. Car ce portrait de lui-
même, Gros l’exécuta en 1786, à quinze ans,
et sa facture hardie semble déceler les
retouches complaisantes de David. Gros s’y
est représenté en buste, coiffé d’un chapeau
noir qui laisse échapper une abondante che-
velure châtain, vêtu d’un habit vert olive,
avec gilet rouge, cravate blanche et jabot1.

M. le comte du Taillis a prêté le portrait équestre du général Bonaparte, dont le Musée de
Versailles ne possède qu’une copie exécutée par M. Amédée Faure2. Bonaparte, vu de profil,
monte un cheval bai doré. Il porte le chapeau militaire à deux cornes, orné de plumes aux
couleurs nationales. Son habit bleu est ornementé de broderies d’or ; une écharpe tricolore et

frangée d'or lui serre la taille. Au second plan, dans le paysage, un aide de camp et des cava-

liers commandés par un officier supérieur servent de fond à ce portrait.

Le portrait du général Fournier-Sarlovèze3, exposé en 1812, représente ce dernier au
moment où, attaqué dans la ville de Lugo par l'armée espagnole et les insurgés galiciens, il
renvoie le parlementaire qui lui a apporté la sommation de se rendre. Il fut donné, en l85q, au

Musée de Versailles par le fils du général, qui remplissait alors à Montluçon les fonctions de

juge d’instruction.

1. Cette toile, qui mesure 5g centimètres sur 48, fut léguée au Musée de Toulouse par M"1” veuve Gros, en vertu d’un testament daté
de Rome, 5 mars 1841. Une copie en fut faite pour le Musée de Versailles. C’est cette copie qui y figure encore, salle 167, sous le n° 4645.
Il ne faut pas le confondre avec celui qui se trouve dans la salle 170, sous le n* 4786. Celui-là fut exécuté par Gros à Gènes, pour Girodet,
son ami, qui lui offrit le sien en échange. Dans ce portrait, vendu le 11 avril i8e5, avec les tableaux laissés par Girodet, Gros s’était repré-
senté, ■ dit M. Pérignon dans le catalogue, — « de grandeur naturelle, coiffé de cheveux longs et ajusté d’une draperie blanche. Ge portrait
est un gage d’amitié réciproque donné à M. Girodet en échange du sien, lorsqu’ils demeuraient ensemble à Gènes. » Ce portrait fut racheté,
puis légué par M"1” veuve Gros au Louvre et attribué plus tard au Musée de Versailles.

2. Salle 167, n" qGSe.

3. Salle 170, n” 4755.

Tome XLVII. ,5
 
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