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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0022

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2 VOYAGE EN ESPAGNE.
pays basque, et prendre une idée d'ensemble de cette barrière impor-
tante. Aujourd'hui je la parcours avec charme; je tourne les vallées
plutôt que je ne les franchis , car la plupart d'entre elles n'ont point
d'issuès, et, recueillant mes souvenirs historiques, me remémorant tous
les brillants faits d'armes qui, depuis Annibal jusqu'à Charlemagne, de-
puis Charlemagne jusqu'au Cid, depuis le Cid jusqu'à Bonaparte, se sont
succédé ici, étudiant le nécrologe des bataillons nombreux et des illus-
tres morts dont chacun de mes pas mesure la dernière demeure, je me
demande si, pour honorer de tels héros, Dieu n'aurait point voulu,
quand il dressa les crêtes pyrénéennes , préparer d'avance des tom-
beaux dignes d'eux.
Leurs cendres reposent au milieu d'une population d'élite, sage au-
tant qu'éclairée, laborieuse autant que frère; population venue de je ne
sais où, et qu'une impulsion mystérieuse partie du ciel a placée dans les
contrées avec lesquelles son esprit pourrait sympathiser davantage : on
a deviné les Basques.
En France, les Basques occupent la majeure partie du département
des Basses-Pyrénées; en Espagne, ils habitent les provinces dites Vas-
congadas, comprenant les trois anciennes seigneuries de Biscaye, d'A-
lava, de Guipuzcoa. Ils cultivent les principaux versants des monts
Cantabres et quelques vallées profondes, ayant généralement peu d'é¬
tendue, mais qu'arrosent beaucoup de rivières, l'Aiisa, la Bidassoa, la
Deva, la Zadorra, etc. ; noms gracieux qui bientôt se perdent avec leurs
flots, soit dans l'Èbre, soit dans l'Océan.
La charpente granitique et calcaire du pays recele de l'excellente
chaux, du plâtre, de la tourbe, des marbres de différentes couleurs, no-
tamment à Oyarsum; du cuivre à Salvatierra; du minerai de fer à
Elgoibar, Bilbao, Hernani et Mondragon, etc.; des sources minérales
chaudes ou froides , acidulés, ferrugineuses, sulfureuses en divers
lieux, mais négligées presque toutes. Les terres, généralement fortes,
ne peuvent être travaillées qu'avec peine; on y mêle de la marne comme
engrais; on fait aussi grand usage de fumier, et pour bêcher on em-
ploie un instrument courbe à manche très-court, qui doit fatiguer bien
plus que le nôtre. L'agriculture, l'horticulture se trouvent dans des
conditions heureuses. Les terres produisent peu de blé, mais beaucoup
 
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