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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0039

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DÉPART. 19
étoffes, dont les cultures colorées par leurs produits en rappellent l'idée.
Une forêt toujours verte couronne la crête de cette fabrique, dont une
petite rivière, coulant tranquillement dans un lit étroit, profond et
verdoyant, arrose le pied. Un pont élégant, jeté sur cette rivière, faci-
lite la communication du camp à la ville; et quelques tentes dressées
sur la rive, du côté de Bayonne, servent à la fois de défense aux habi-
tations et d'ornements à la prairie. C'est là, c'est en avant de ces tentes,
que les vétérans qui les occupent ont donné à l'empereur une petite
fête à la fois champêtre et militaire. Les femmes, les filles, les jeunes
enfants de ces braves en faisaient le plus doux ornement, comme eux-
mêmes en font le plus beau. Au milieu des faisceaux d'armes, on
voyait des arbustes tout couverts de fleurs, et tandis que la montagne
retentissait du mugissement des troupeaux, les échos reproduisaient,
en les multipliant, les chants guerriers d'une milice enivrée de rece-
voir son chef. L'empereur a mis le comble à l'enthousiasme qu'elle
éprouvait, en s'asseyant à une table toute militaire et toute pastorale,
et en buvant avec les braves, qui tous avaient risqué leur vie pour lui.
Des toasts ont été portés à tout ce qui fait l'honneur du nom français :
A la patrie, à la gloire, à la liberté! Je n'ose dire les attentions dont j'ai
été l'objet. Elles me touchent vivement, parce que je les regarde comme
le reflet de la vénération que la France a vouée à l'empereur... »
Ces pages de Joséphine n'ont pas seulement le mérite de peintures
historiques faites sur place, elles présentent la physionomie réelle du pays
retracée à grands traits sous l'impression des objets mêmes. Joséphine
trouvait la campagne bayonnaise charmante et ne se lassait pas d'admirer
les bords de l'Adour. Napoléon parcourait volontiers le littoral de
l'Océan, étudiait le port, et s'inquiétait beaucoup de son ensablement.
Il conçut alors le projet d'en construire un autre à 3 kilomètres de
Bayonne et de l'unir à la ville par un canal. La grande route d'Espagne
longe le vallon qu'il était question de creuser et d'élargir pour y re-
cevoir de gros bâtiments marchands et quelques bricks de guerre.
Valame Dios!.... — Le souhait qu'à son début formait l'auteur
chéri des Espagnols, je l'inscris en tête de cet alinéa, car j'éprouve
1 Dieu me soit en aide'.... (Cervantes.)
 
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