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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0112

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84 VOYAGE EN ESPAGNE.
de la Misericordia, ou collège des jeunes orphelines, Colegio de niïias
luierfanas, fondation du peintre Diego Valentin Diaz. Il repose avec
sa femme dans la chapelle, dont la coupole du dôme et le chœur sont
décorés de la main de ce même Diaz et de plusieurs autres artistes esti-
mables. Dois-je citer encore un édifice hospitalier qui porte la date de
1579 où se voyaient une Résurrection exécutée en 1609 par Pantoja; la
Vierge au scapulaire, Virgen del escapulario, par Hernandez, ainsi que
divers monuments, comme la célèbre Portaceli due à Rodrigo Calderon,
fils d'un simple soldat de Valladolid; et la Mission des Augustins,
œuvre de Ventura Rodriguez (1768)?.... Fuyons, car des regrets vien-
draient contrister notre âme,; il faudrait gémir sur des profanations,
sur une gloire militaire qui n'a pas toujours été pure; fuyons en sa-
luant de la main l'ombre de nos grenadiers défilant le 7 janvier 1809,
par un froid glacial, sous les yeux de leur empereur. Deux allées de
jeunes arbres, qui plus tard feront une jolie promenade, nous condui-
sent à deux kilomètres de distance ; nous traversons une plaine fertile,
sablonneuse; nous apercevons de loin des collines sèches, mais nuan-
cées, et déjà Valladolid se confond avec elles lorsqu'une scène digne de
de la Suisse vient nous frapper. Qu'il est joli ce lac frangé d'une
écharpe blanche avec ses eaux calmes et son île de gazon! Pour la
rendre pittoresque, quelques grands arbres suffiraient; pour sa célé-
brité il ne faudrait qu'une strophe. L'église du village, accostée de
tourelles rondes, se mire dans le lac comme une vierge dans un
miroir; sur la colline, à gauche, une autre église est posée en vedette,
tandis qu'à quelque distance on voit s'étendre un parc d'arbres
verts ceint d'une muraille crénelée qui se prolonge jusqu'à Puente de
Duero.
Le ravin franchi, nous atteignons bientôt une hauteur télégraphique
d'où l'œil embrasse le plus beau, le plus vaste horizon; où rien d'aride
ne l'attriste, où s'est assis un château moderne qui domine toute la
campagne environnante. Après Buccillo, la plaine recommence, limitée
à gauche par des collines blanchâtres, mêlées cependant d'une cer-
taine végétation; à droite par d'autres collines peuplées d'arbres verts.
Mojados, bourg assez considérable, auquel on arrive en traversant un
beau pont de bois, se présente alors avec un faux air d'antiquité ro-
 
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