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VOYAGE EN ESPAGNE.
San-Mateo et de San-Lorenzo. Hernando de Arenas brilla dans la sculp-
ture de la reja et du facistol, chefs-d'œuvre de délicatesse; Ruodi re-
construisit le cloître presque tout entier avec une pierre dite de la Hoz;
tandis que le peintre Hernando Yahez, dont les œuvres sont devenues
très-rares, peignait le retable (1526) et différentes parties du sanctuaire.
Jusqu'alors, malgré les additions et les transformations d'une époque
envahissante, le monument n'avait pas trop souffert; on s'était plutôt
attaché à le compléter qu'à le détériorer; mais successivement se pro-
duisirent des chapelles, comme celle de Los Caballeros, qui rompirent
les grandes lignes du sanctuaire; et des constructions comme celle du
chœur, exécutée sous l'évêque Floris avec plus de somptuosité que de
bon goût; ou comme le portail érigé par Josef Arroyo, d'après les dessins
du chapitre en 1664. Aux monuments du seizième siècle, parmi les-
quels nous désignerons le tombeau du vice-roi Diégo Hurtado et de doua
Inès; l'autel de la Virgen de la Salud; les tombeaux de la chapelle
San-Martin, ainsi que des vitraux colorés, des grilles et divers retables,
sont venus s'adjoindre successivement différentes sculptures d'exécution
plus ou moins lourde, presque toutes d'un effet forcé : tels sont le retable
de Cristobal-Garcia Salmeron , dans la chapelle de Santa-Elena; les
œuvres du Valencien Francisco Vergara, dans la chapelle de Urna, re-
présentant la Foi, l'Espérance et la Charité en marbre de Carrare (1798) ;
la grande statue de la Vierge, exécutée à Carrare ainsi que l'avaient été
les sculptures précédentes.
Nous recommanderons le tombeau du grand cardinal Gil Carrillo
Albornoz, l'ami du brave Alonso XI; celui de sa mère Teresa de Luna;
l'effigie d'un chevalier placé à gauche du maître-autel; puis la façade
de la salle capitulaire dont les portes décèlent, en quelques-unes de
leurs parties, le faire de Berruguète ou d'un de ses meilleurs élèves. Les
stalles ont aussi du mérite; mais elles sortent de plusieurs mains diffé-
rentes.
Voilà cette cathédrale de jaspe, sortie presque tout entière des car-
rières voisines, et dont les richesses cachées surpassaient de beaucoup
les richesses apparentes. Elle possédait, entre autres choses, un osten-
soire du poids de six cent seize marcs d'argent que lui avait donné
l'évêque don Ramiro de Villa-Escusa, de Haro, chanoine érudit autant
VOYAGE EN ESPAGNE.
San-Mateo et de San-Lorenzo. Hernando de Arenas brilla dans la sculp-
ture de la reja et du facistol, chefs-d'œuvre de délicatesse; Ruodi re-
construisit le cloître presque tout entier avec une pierre dite de la Hoz;
tandis que le peintre Hernando Yahez, dont les œuvres sont devenues
très-rares, peignait le retable (1526) et différentes parties du sanctuaire.
Jusqu'alors, malgré les additions et les transformations d'une époque
envahissante, le monument n'avait pas trop souffert; on s'était plutôt
attaché à le compléter qu'à le détériorer; mais successivement se pro-
duisirent des chapelles, comme celle de Los Caballeros, qui rompirent
les grandes lignes du sanctuaire; et des constructions comme celle du
chœur, exécutée sous l'évêque Floris avec plus de somptuosité que de
bon goût; ou comme le portail érigé par Josef Arroyo, d'après les dessins
du chapitre en 1664. Aux monuments du seizième siècle, parmi les-
quels nous désignerons le tombeau du vice-roi Diégo Hurtado et de doua
Inès; l'autel de la Virgen de la Salud; les tombeaux de la chapelle
San-Martin, ainsi que des vitraux colorés, des grilles et divers retables,
sont venus s'adjoindre successivement différentes sculptures d'exécution
plus ou moins lourde, presque toutes d'un effet forcé : tels sont le retable
de Cristobal-Garcia Salmeron , dans la chapelle de Santa-Elena; les
œuvres du Valencien Francisco Vergara, dans la chapelle de Urna, re-
présentant la Foi, l'Espérance et la Charité en marbre de Carrare (1798) ;
la grande statue de la Vierge, exécutée à Carrare ainsi que l'avaient été
les sculptures précédentes.
Nous recommanderons le tombeau du grand cardinal Gil Carrillo
Albornoz, l'ami du brave Alonso XI; celui de sa mère Teresa de Luna;
l'effigie d'un chevalier placé à gauche du maître-autel; puis la façade
de la salle capitulaire dont les portes décèlent, en quelques-unes de
leurs parties, le faire de Berruguète ou d'un de ses meilleurs élèves. Les
stalles ont aussi du mérite; mais elles sortent de plusieurs mains diffé-
rentes.
Voilà cette cathédrale de jaspe, sortie presque tout entière des car-
rières voisines, et dont les richesses cachées surpassaient de beaucoup
les richesses apparentes. Elle possédait, entre autres choses, un osten-
soire du poids de six cent seize marcs d'argent que lui avait donné
l'évêque don Ramiro de Villa-Escusa, de Haro, chanoine érudit autant