Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0442

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
VOYAGE EN ESPAGNE.

384
pour une vue d'Espagne, en même temps qu'intéressante sous le rap-
port de l'histoire.
L'Alcazar, palais-forteresse qui date des premiers temps de l'oc-
cupation des Maures, avait reçu beaucoup d'embellissements sous
Alphonse X et sous Charles Ier. Plus tard, Charles-Quint et Alvaro de
Luna y firent des améliorations importantes. Cependant ce ne fut point
là, mais au Cuartel de Milicias, alors palais du comte de Fuensalida,
que logea l'empereur (1537), et que mourut sa femme Isabelle. Les
travaux entrepris à l'Alcazar le furent en 1544 : on dut, faute d'ar-
gent, les discontinuer. Tel que l'avait laissé l'empereur, il offrait à
l'intérieur un aspect véritablement somptueux; mais, dans les pre-
mières années du siècle dernier, le vandalisme des troupes autrichiennes
et portugaises lui devint fatal. En haine du traité d'Utrecht, elles
mirent le feu aux quatre angles de la ville avant de la quitter : ce fut
un affreux désastre, bien regrettable aujourd'hui pour les édifices qui
en ont été victimes. Les murs principaux du palais, les portiques des
cours, le grand escalier et certains appartements échappèrent seuls aux
flammes; encore les plafonds ayant été presque tous détruits, et l'argent
faisant faute pour recouvrir l'édifice, il demeura, pendant l'espace de
plusieurs règnes, exposé aux intempéries des saisons. Un prélat, comme
l'Espagne en eut un si grand nombre, le cardinal Lorenzana, fit pour l'Al-
cazar ce que les rois, dans la disette de leurs finances, n'osaient exécuter.
Il répara presque tout le palais; malheureusement, il y plaça des ateliers
d'industrie. Sous Napoléon, l'Alcazar éprouva de nouveaux désastres;
mais telle était l'abondance de ses sculptures en pierre et en bois,
qu'on y retrouve des traces surprenantes de ce qu'il fut jadis. La por-
tion d'édifice donnant sur le fleuve a servi de prison à la veuve de
Philippe IV, pendant la minorité de Charles II.
Après l'Alcazar, si nous voulions procéder par ordre de date, il fau-
drait visiter une synagogue du neuvième siècle, San ta - Maria - la-
Blanca, ayant cinq nefs que séparent trente-deux piliers polygones. La
nef du milieu, ornée d'une galerie simulée, présente plus d'élévation
que les quatre autres : les piliers, très-massifs, sont garnis à leur base
d'un placage de faïencerie, et portent de lourds chapiteaux; des mar-
ches montent vers les trois autels élevés dans l'emplacement du sacra-
 
Annotationen