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CORDOUE.
Alphonse de Cordoue, archiàtre des rois d'Espagne, tons deux compa-
triotes d'un docteur d'une bien autre nature, le fameux cardinal Alonso
d'Aguilar, grand-inquisiteur. On le voit, et nous pourrions en multi-
plier les exemples, Cordoue n'a manqué d'aucun genre d'illustrations.
Ses ouvriers, surtout pour les cuirs appelés cordouans, pour la sellerie,
la menuiserie, rivalisaient d'intelligence avec les meilleurs ouvriers
des villes manufacturières; mais à mesure que le commerce a décliné,
les facultés des travailleurs ont paru s'engourdir.
Sous le rapport du site, la position de Cordoue, moins féerique,
moins idéale que celle de Grenade, nous semble convenir beaucoup
mieux aux destinées d'une grande ville. Nous ne serions point étonné
que, par le Guadalquivir et par les chemins de fer, utilisant son terri-
toire, employant les loisirs d'une population de soixante mille habi-
tants, la vénérable capitale d'Abdu-r-Rhaman reprît quelque jour un
rang très-distingué.
DE CORDOUE A SÉVILLE.
En traversant le Guadalquivir, j'accorde un souvenir au poëte Poin-
sinet de Sivry, qui est venu trouver la mort dans ses eaux; puis je tra-
verse un pays fertile, où s'étendent des plaines magnifiques plantées
d'oliviers et d'une foule d'autres arbres fruitiers; je traverse la Carlota,
bourg régulier, petite capitale des colonies d'Olavidez; puis j'atteins le
plateau supérieur de la haute Andalousie. Pour gagner Ecija, qu'on
aperçoit longtemps d'avance au penchant d'une colline arrosée par le
Jénil, il n'y a plus qu'à descendre.
ECIJA.
L'Astigis des Celtibériens, Y Augusta Firma des Romains, l'orgueil-
leuse Ecija, qui a pris pour armes le soleil avec cette devise modeste :
Una sola sera llamada la Ciudad del Sol, est surnommée la poêle à frire
de l'Andalousie, la Sartenilla, parce qu'on y grille pendant l'été.
Autrefois Ecija rivalisait d'importance avec Cadix, Séville et Cordoue :
elle présente quelques débris d'antiquités romaines, notamment les
CORDOUE.
Alphonse de Cordoue, archiàtre des rois d'Espagne, tons deux compa-
triotes d'un docteur d'une bien autre nature, le fameux cardinal Alonso
d'Aguilar, grand-inquisiteur. On le voit, et nous pourrions en multi-
plier les exemples, Cordoue n'a manqué d'aucun genre d'illustrations.
Ses ouvriers, surtout pour les cuirs appelés cordouans, pour la sellerie,
la menuiserie, rivalisaient d'intelligence avec les meilleurs ouvriers
des villes manufacturières; mais à mesure que le commerce a décliné,
les facultés des travailleurs ont paru s'engourdir.
Sous le rapport du site, la position de Cordoue, moins féerique,
moins idéale que celle de Grenade, nous semble convenir beaucoup
mieux aux destinées d'une grande ville. Nous ne serions point étonné
que, par le Guadalquivir et par les chemins de fer, utilisant son terri-
toire, employant les loisirs d'une population de soixante mille habi-
tants, la vénérable capitale d'Abdu-r-Rhaman reprît quelque jour un
rang très-distingué.
DE CORDOUE A SÉVILLE.
En traversant le Guadalquivir, j'accorde un souvenir au poëte Poin-
sinet de Sivry, qui est venu trouver la mort dans ses eaux; puis je tra-
verse un pays fertile, où s'étendent des plaines magnifiques plantées
d'oliviers et d'une foule d'autres arbres fruitiers; je traverse la Carlota,
bourg régulier, petite capitale des colonies d'Olavidez; puis j'atteins le
plateau supérieur de la haute Andalousie. Pour gagner Ecija, qu'on
aperçoit longtemps d'avance au penchant d'une colline arrosée par le
Jénil, il n'y a plus qu'à descendre.
ECIJA.
L'Astigis des Celtibériens, Y Augusta Firma des Romains, l'orgueil-
leuse Ecija, qui a pris pour armes le soleil avec cette devise modeste :
Una sola sera llamada la Ciudad del Sol, est surnommée la poêle à frire
de l'Andalousie, la Sartenilla, parce qu'on y grille pendant l'été.
Autrefois Ecija rivalisait d'importance avec Cadix, Séville et Cordoue :
elle présente quelques débris d'antiquités romaines, notamment les