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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0524

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432 VOYAGE EN ESPAGNE.
Une communauté d'origine et d'intérêts rendit longtemps alliées
Cordoue, Cadix (Gaddir) et Séville; mais Cordoue se déclara pour
Pompée, et César ayant fait de Séville un point militaire important,
lui donna l'essor qu'elle conserva pendant quinze siècles. Devenue
capitale des Goths jusqu'au règne de Léovigilde, qui transporta le siège
de son gouvernement à Tolède, elle éprouva différentes vicissitudes
qu'elle fit cesser en se donnant aux Maures. Leur administration fut
paternelle; sous l'égide du croissant, les libertés municipales de Séville
ne souffrirent aucune atteinte. Aussi, lorsqu'en 1247 saint Ferdinand
vint l'assiéger pour détruire la puissance de l'islamisme dans l'Anda-
lousie, ses habitants se signalèrent-ils par des hauts faits incroyables
devenus les sujets de ballades conservées jusqu'à nos jours. Après une
année, Séville se rendit. Alors s'ouvrit pour elle l'ère chrétienne, l'ère
de la foi; alors commencèrent les transformations successives de l'art
arabe et les progrès de l'ogive. Les monuments militaires, les monu-
ments religieux ne s'en ressentirent que peu; mais il en fut autrement
des édifices religieux, chargés de rendre de nouvelles idées, de consacrer
de nouvelles doctrines. Aussi, de nos jours encore, les traditions arabes
se sont presque effacées des églises, tandis qu'elles revivent sur les
murailles, sur les tours d'enceinte et dans la plupart des édifices
domestiques.
Quand Charles V, pour centraliser son action gouvernementale ,
transporta la cour à Valladolid, qu'importait à Séville la présence des
grands seigneurs? Depuis la découverte de l'Amérique, son aristocratie,
devenue commerçante, en avait fait le comptoir, le marché de l'Eu-
rope méridionale, et jamais les arts, les lettres, ne s'y sont assurément
élevés plus haut qu'après cette espèce d'émancipation impériale qui la
laissa libre dans ses allures. C'est l'époque d'achèvement de la cathé-
drale, d'érection de l'hôtel de ville; c'est le temps du célèbre sculpteur
Juan Martinez Montanès, le Phidias de l'Andalousie, mort en 1542 dans
un âge fort avancé; du peintre Idelfonse Acano, qui maniait le ciseau
avec autant d'habileté que la palette; du poëte Lope de Rueda, dont
les compositions pastorales offrent une suavité si douce; c'est l'heure
brillante de Fernand Cortès, artiste-guerrier, poëte militaire dont les ex-
plorations et les études, commencées à Séville, ont consacré l'alliance
 
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