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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0592

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508 VOYAGE EN ESPAGNE.
à l'extrémité de la calle de Arriola. Tout cela m'a conduit à penser
qu'il pouvait bien y avoir là une rivière quelconque, sans doute en
hiver, lors de la fonte des neiges; mais j'avoue que, de prime abord, cette
idée ne m'était pas venue. Le lit de la rivière, en ce moment, est occupé
par des troupeaux de chèvres, par des escadrons de mules, par des
bœufs, des moutons, des chevaux; il y a un camp sous le pont; des
tentes sont dressées à l'ombre des arcades, et rien n'indique qu'il existe,
en cet endroit, un cours d'eau de quelque valeur. Un déluge, survenant
tout à coup dans la montagne, causerait une belle panique dans cette
arche de Noé qui a élu son domicile au milieu du fleuve desséché.
J'ai vu beaucoup de belles maisons à Malaga; on y bâtit bien; le
marbre est chose commune et l'on en trouve presque partout. Les
assurances contre les incendies paraissent en faveur dans cette partie de
l'Espagne. Les maisons de quelque valeur sont ornées de l'inscription :
Asegurada de incendios. En beaucoup d'endroits, il y a aussi les mots
sacramentels de orden, etc.; mais il faut le dire, sous ce rapport, Malaga
ne vaut pas Barcelone, on ne se pique pas ici d'une propreté scrupu-
euse; les recommandations sont peu efficaces; on voit, à chaque instant,
les plus fortes contraventions aux ordres de la police, et l'on dirait que
les gamins de Malaga se font un malin plaisir, comme ceux de Paris, de
se moquer des inscriptions officielles. 11 en résulte que l'odorat est blessé,
et que la plupart des rues un peu détournées ne doivent être parcourues
qu'avec précaution.
Le costume des femmes ne m'a rien offert de particulier. Celui des
hommes a quelque chose de remarquable. Les gens du peuple portent
la culotte courte; la jambe est couverte d'un bas de fil blanc; des grandes
guêtres de cuir serrées au-dessous du genou, puis largement ouvertes
en dehors, laissent voir le mollet. Ces guêtres sont assez épaisses; leur
cuir ayant sa couleur naturelle, jaunâtre, est piqué, couvert de dessins
variés. La jarretière se serre au moyen d'aiguillettes, également en
cuir, taillées en lanières très-minces, nombreuses et flottantes. Cela
descend jusqu'au milieu de la jambe. Le bas de la guêtre recouvre en
partie le soulier, qui n'a rien de particulier. Cette sorte de vêtement
doit convenir à ceux qui montent à cheval; c'est un bon préservatif
contre les froissements douloureux, utile surtout dans un pays où se
 
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