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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 1
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Jacquemart, Albert: Histoire du costume, Salles orientales: exposition de l'Union Centrale
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0060

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

de Rothschild nous montrent aussi le vêtement féminin du dernier siècle
en soulignant ce fait, que, dans les hautes classes, on rencontre indiffé-
remment des pieds mutilés et d'autres à l'état naturel. Cette indication
se trouve confirmée par la collection universelle de chaussures exposée
par M. Jules Jacquemart; on y voit d'élégants souliers de taille natu-
relle, en satin brodé de fleurs et de papillons, et une série de chaussures
invraisemblables, non moins riches et qui sembleraient destinées à des
enfants ou même à des poupées; telles les dernières, en soie rose et
jaune qui ont été trouvées au Youen-ming-yuen, dans la chambre à
coucher de l'impératrice. On remarquera toutefois que, pour obéir à
l'usage, les grands souliers sont portés sur une semelle élevée et conique
qui doit rendre la marche très-difficile. Pourtant, depuis la conquête

SOULIER DE FEMME SOULIER DE FEMME

Au pied non déformé. Au petit pied.

des Mantchoux, la mutilation tend à disparaître et l'on peut espérer
qu'elle aura bientôt cessé de faire partie des privilèges accordés au rang
et à la fortune.

Puisque nous venons de parler des chaussures féminines, ajoutons
que celles des hommes sont généralement ces bottes de satin noir à
semelles blanches qu'on voit à côté de quelques souliers analogues; en
été pourtant on y substitue les souliers tressés en fibres de bambou ou
en cordonnet de fil, et brodes parfois de papillons et fleurs, avec semelle
de liège. Les Mongols, habitants des montagnes neigeuses et glacées, se
garantissent contre le froid et les chutes en chaussant les bottes fortes
dont la semelle est armée de pointes coniques en fer.

Un mot encore : dans leur vie de recluses les dames chinoises doivent
chercher des distractions; elles les trouvent déjà dans la culture des
fleurs et dans les fêtes qui en sont la suite, puis dans la musique. Un
tableau d'intérieur exposé par M. Jules Jacquemart nous les montre
 
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