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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 1
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Jacquemart, Albert: Histoire du costume, Salles orientales: exposition de l'Union Centrale
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0064

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

étriers en fer incrusté d'argent, tenant en main les guides en étoffe
blanche à raies bleues, ce chef d'armée a l'éventail d'or au disque
rouge, insigne du commandement, car il représente les armoiries
sacrées du Japon.

Non loin de là figure une autre armure de fantassin, appartenant à
M. Bouvier; c'est celle d'un officier du prince de Iodo-Iamatia, ainsi
que l'indiquent les armoiries; le casque est surmonté de sortes d'oreilles
en crin, il a sur le devant une tête de dragon et sous la visière le masque
habituel. Dans le dos s'élève le petit étendard aux couleurs nationales
servant de ralliement aux soldais de la compagnie.

On s'étonne devant ces armures, qui reportent l'imagination vers les
temps primitifs où l'arc et les flèches, les lances et les sabres étaient les
seules armes de guerre; on s'étonne encore plus en voyant ces armes
elles-mêmes figurer autour de la salle. C'est que l'extrême Orient passe
sans transition des usages antiques aux coutumes européennes ; les
armures où la laideur des effigies comptait comme moyen de victoire,
où l'on essayait de dominer l'ennemi par la frayeur, sont déjà presque
oubliées. Plus d'arcs, mais des fusils à percussion du dernier modèle;
plus de cuirasses, mais des uniformes alignas selon les règles de la tac-
tique : voilà ce que le Japon adopte avec fierté. Qu'on recueille donc avec
soin les témoins d'un état de choses qui n'est plus et qu'on traitera de
fabuleux très-prochainement, en lisant avec incrédulité les voyageurs les
plus véridiques de la première moitié du siècle.

On aura remarqué sans doule que les deux costumes militaires ne

présentent ni le vêtement inférieur, ce hakama ou pantalon réservé aux
classes supérieures de la société, ni les deux sabres qui en sont la consé-
quence, ni les chaussures appropriées à la défense. Les armes, on peut
les voir autour de la salle et dans les vitrines; leur beauté parle aux yeux
et dispense de toute description. Les chaussures d'armes, pièces rares,
nous les trouvons dans la collection déjà citée; elles sont couvertes de
.plaques métalliques mobiles adaptées à la forme du patin, sorte de

PATIN JAPONAIS.
 
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