DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Mesnard, Léonce: Lucas Signorelli: Chapelle San-Brizio à Orvieto
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Que l'élan lyrique ou le sentiment dramatique y prédomine, de telles
pages, dans lesquelles les effets purement pittoresques servent un sens
dont la portée est si haute, sont vraiment les livres sibyllins de l'art chré-
tien. La dernière en date pourrait, tant le ton en est fier, tant les révé-
lations en sont impérieuses, suppléer toutes les autres. 11 y a lieu de se
féliciter, toutefois, si dans la série trop souvent interrompue, d'autres
feuillets subsistent, plus ou moins maculés et déchirés, et mieux encore,
lorsque parmi eux, presque à la fin, celui qui honore le nom de Signo-
relli apparaît intact. Elles généralisent, en l'étendant à l'humanité tout
entière, elles prolongent, en la reculant au plus lointain des âges, elles
proclament avec l'autorité retentissante des Écritures sacrées qu'elles
traduisent, ces secrets oracles de la conscience que le plus sage des Grecs,
interprète de la raison éclairée, recommandait de se répétera tout risque,
comme un chant qu'il est bon de murmurer doucement en soi-même1.
Elles prêtent une muette éloquence aux pressentiments mystérieux qui
ne savent pas séparer des sévérités et des craintes salutaires de la mort
les douceurs de l'espérance et la vision radieuse de l'Éternité.
LÉONCE MESNARD.
'1. Phédon, LXlIf.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Que l'élan lyrique ou le sentiment dramatique y prédomine, de telles
pages, dans lesquelles les effets purement pittoresques servent un sens
dont la portée est si haute, sont vraiment les livres sibyllins de l'art chré-
tien. La dernière en date pourrait, tant le ton en est fier, tant les révé-
lations en sont impérieuses, suppléer toutes les autres. 11 y a lieu de se
féliciter, toutefois, si dans la série trop souvent interrompue, d'autres
feuillets subsistent, plus ou moins maculés et déchirés, et mieux encore,
lorsque parmi eux, presque à la fin, celui qui honore le nom de Signo-
relli apparaît intact. Elles généralisent, en l'étendant à l'humanité tout
entière, elles prolongent, en la reculant au plus lointain des âges, elles
proclament avec l'autorité retentissante des Écritures sacrées qu'elles
traduisent, ces secrets oracles de la conscience que le plus sage des Grecs,
interprète de la raison éclairée, recommandait de se répétera tout risque,
comme un chant qu'il est bon de murmurer doucement en soi-même1.
Elles prêtent une muette éloquence aux pressentiments mystérieux qui
ne savent pas séparer des sévérités et des craintes salutaires de la mort
les douceurs de l'espérance et la vision radieuse de l'Éternité.
LÉONCE MESNARD.
'1. Phédon, LXlIf.