Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Lechevallier-Chevignard, Edmond: Un amateur parisien du XVIe siècle
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0145

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
136

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

les revenus à satisfaire ses goûts de lettré et d'amateur. C'était un homme
à idées généreuses, un de ces esprits de tournure encyclopédique que
l'on rencontre assez souvent sur les chemins du xvie siècle. La fréquen-
tation d'écrivains et d'artistes de renom lui inspira sans doute la
pensée d'offrir un but unique à leurs efforts comme à leurs talents, et
de revêtir l'histoire contemporaine d'une forme poétique complétée par
l'image. Si une telle conception n'avait pas le mérite de la nouveauté,
après les manuscrits à miniatures et certains essais typographiques de la
Renaissance, elle pouvait néanmoins, sous une direction intelligente,
prendre un caractère de grandeur et d'unité encore inconnu de notre
École. La mode du temps imposait la nécessité de quelque haut patro-
nage; aussi Houel y avait-il pourvu, mais Charles IX n'eut guère le
loisir de contempler les actes de son triste règne ainsi reproduits. Sa
mort, arrivée en mai 1574, ne laissa pas cependant notre apothicaire privé
de tout appui. — En 1570, trois ans avant l'apparition du « Traité de la
Theriaque» et l'annonce de l'Histoire française, il avait présenté à la
reine mère un vaste travail entrepris déjà sur les mêmes données et de
nature à faire écouter favorablement son auteur. Houel y célébrait, sous
le nom d'Artémise, reine de Carie, les vertus de Catherine de Médicis,
caressant à la fois ses instincts de princesse italienne et les sentiments,
réels ou simulés, d'une veuve inconsolable.

Ce livre est arrivé presque entier jusqu'à nous. Après avoir été suc-
cessivement la propriété de la reine mère, du surintendant des finances
Bullion, du comte d'Esclimont, prévôt de Paris, puis du fermier général
Roussel, l'histoire d'Artémise est conservée, depuis 1765, au cabinet
des estampes de la Bibliothèque nationale. — Le livre se compose de
trente-neuf beaux dessins, la plupart modelés de bistre rehaussé de
blanc, et commentés par un nombre égal de sonnets. Deux épîtres à la
reine ouvrent le recueil. La première, en prose, est de N. Houel. La
seconde, en vers alexandrins, ne porte que des initiales; c'est une
longue paraphrase poétique de la précédente, et, bien qu'elle nous
semble d'un ordre supérieur aux productions de la même époque, nous
ne pouvons la reproduire entièrement.

Maintenant laissons parler Nicolas Houel :

A très vertueuse,, très illustre et très excellente Princesse, Catherine de Médici
Roi/ne de France, et mère du Roy très chrestien Charles IA'me de ce nom.
Nicolas Houel son très humble, et affectionné subiecl.

Salut.

Madame, quand ie commencé le discours de cet Histoire, ie ne pensois rien moins
faire que descrire choses qui fussent à l'aduenir présentées à vostre Maiesté. Seulement
 
Annotationen