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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 2
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Ménard, Louis: La symbolique du feu
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0175

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Athènè leur donne l'âme, c'est-à-dire le souille de la vie, sous forme d'un
papillon.

La découverte du feu se rattache aux origines des sociétés humaines,
c'est pourquoi Promètheus est regardé comme le créateur des hommes.
Peut-être y avait-il auparavant un animal à deux pieds sans plumes,
comme l'appelle Platon, mais l'animal social, comme l'appelle Aristote,
n'existe que par le travail et l'industrie. La même idée est exprimée sous
un autre aspect dans la création de Pandore, attribuée à Promètheus par
un fragment de Ménandre, à Hèphaistos par Hésiode. Pandore représente
à la fois la femme et la civilisation. Une curieuse peinture nous montre
Pandore, désignée sous le nom d'Anésidôra, entre Hèphaistos, qui vient
de la former, et Athènè, la Déesse ouvrière, qui la pare des dons de l'in-
telligence. Sans l'industrie, l'homme aurait sa femelle comme tous les
animaux, mais c'est la civilisation qui a créé la femme. Aussi Hésiode
les confond-il l'une avec l'autre dans cette vierge charmante, ornée de
tous les dons des Dieux, qui condamne l'homme au travail, parce qu'elle
aime le luxe et déteste la pauvreté. Sur une des métopes du Parthénon
on croit reconnaître Pandore et son époux Épimètheus, ouvrant le vase
fatal d'où s'échappent tous les maux de la vie, d'après le récit d'Hésiode.
La civilisation, eu effet, entraîne des maux inconnus aux peuples sau-
vages; l'industrie est une lutte contre la nature, et il n'y a pas de lutte
sans douleur. La naissance de Pandore est donc présentée comme une
punition de la découverte du feu. L'homme doit conquérir par le travail
la nourriture que la terre fournit gratuitement aux autres êtres, car les
Dieux, dit Hésiode, ont caché les sources de la vie, depuis que Promè-
theus a dérobé le feu du ciel.

Avant de savoir produire la flamme, les hommes recueillaient le feu
céleste dans les forêts embrasées par la foudre. Alors le feu était pour
eux un Titan foudroyé, le fils de la chute, car dans le nom d'Iapetos,
père de Promètheus, on retrouve, étymologiquement, le mouvement de
la flèche lancée en avant (l'aç, tnp) qui vole et retombe (■Kérçc^a.i, ttitttwJ ;
c'est aussi le mouvement de la vie humaine et des sociétés. Quand on
sut obtenir le feu par le frottement du bois sec que les Aryas nomment
arâni, alors Promètheus, le Prévoyant, devint l'inventeur du feu; le
feu est en effet la première conquête de la prévoyance humaine. On
attribue à Promètheus l'institution des sacrifices et l'enseignement de
l'industrie, dont le feu est l'instrument nécessaire. Par la même raison,
le feu précipité de l'Olympe devint le forgeron céleste, celui qui, dans
les cavernes volcaniques, forge la foudre pour Zeus et des armes poul-
ies héros. Les Kyklopes, qui l'assistent dans ses travaux, sont des per-
 
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