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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 3
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Clément de Ris, Louis: Le trésor impérial de Vienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0223

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212

GAZETTE DES 13EAUX-ARTS.

de pierres précieuses et se réunissent au sommet de la calotte, où elles
supportent une croix latine enchâssée d'un rubis dont la pureté et la
profondeur sont, à ce qu'il paraît, parfaitement connues. Une inscrip-
tion gravée à l'intérieur du cercle donne la date de ce chef-d'œuvre :

rvd. rom. 1mp. hvng. et. boh. rex. constrvxit. mdcii. C'est doilC

pour le couronnement de Rodolphe II (1576-1612), en 1602, qu'il fut
exécuté. Le nom de son auteur est inconnu ; mais à ce moment les ate-
liers de Nuremberg et d'Augsbourg étaient en pleine activité; et, en cher-
chant de ce côté, il est plus que probable que l'on trouverait des noms
et des documents. On sait seulement qu'elle coûta 70,000 écus à l'empe-
reur, c'est-à-dire quelque chose comme 1,200,000 francs. C'est de l'ar-
gent parfaitement employé.

J'attribue à la même main le Globe impérial. Quant au Sceptre, en
forme de masse d'armes, terminé au sommet par un diamant taillé à
facettes, il porte sa date avec lui. Une feuille d'émail enchâssée sous
la poignée donne le monogramme de Mathias et la date de 1612. Mathias
régna de 1612 à 1619.

Au double point de vue historique et archéologique, la Couronne du
Suint-Empire romain, que portaient les souverains autrichiens comme
empereurs d'Allemagne, présente un intérêt des plus considérables.
Décrite et reproduite dans plusieurs ouvrages français1, nous ne pou-
vons mieux faire que de transcrire la description qu'en a donnée le der-
nier compatriote qui en ait parlé, M. Jules Labarte : « La couronne n'a
pas la forme du Stemma grec ; elle se compose de huit plaques d'or cin-
trées par en haut, quatre grandes et quatre petites, réunies à charnières.
Les grandes, semées de cabochons, de quelques pierres taillées en pointe
de diamant et de perles, occupent le devant, le derrière et les deux
points intermédiaires du cercle; les petites, alternant avec les grandes,
renferment des figures d'émail cloisonné encadrées dans une bordure
décorée de pierres fines. Ces figures sont celles de Salomon, de David,
du roi Ézéchias assis sur son trône, ayant devant lui le prophète Isaïe,
et du Christ assis entre deux séraphins, tels que les Grecs les repré-
sentent. Au-dessus de la plaque antérieure du cercle s'élève une croix
d'or chargée de pierreries et de perles ; une lame hémisphérique s'élève
en arrière de cette plaque et va rejoindre la plaque postérieure ; on y lit
cette inscription tracée en semé de perles : ciivonradvs dei gratta
romanorvm imperator avgvstvs. L'orfèvrerie de cette couronne est faite

\. Monuments français inédits, par Willemin. — Histoire de l'orfévrerie-
joaillerie, par Paul Lacroix.
 
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