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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 3
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Fol, Walther: Fortuny, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0280

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268

GAZETTE DES BEAUX-AHTS.

valeur des ouvrages qui lui étaient soumis. Ce fut clans une de ces
séances qu'ouvrant le carton qui avait été déposé par le jeune Fortuny,
il s'écria : a De celui qui a fait ces compositions, je puis dire ce que
Haydn disait de Mozart : « En voici un qui primera tous les autres. » Le
conseil académique trouva cette louange déplacée en présence des élèves,
et le professeur d'esthétique dut au bout de peu de temps renoncer à ses
leçons.

Fortuny avait déjà, à l'âge de dix-huit ans, groupé autour de lui les
autres élèves pour lesquels il était un oracle ; aussi, deux ans après,
était-il désigné par tous pour avoir le prix de Rome. Le concours s'ouvrit
sous ses auspices et, sorti premier, il se préparait à quitter Barcelone,
lorsqu'il fut rappelé à Reuss pour tirer à la-conscription ; il eut un mau-
vais numéro, et sans la générosité d'une famille patricienne de sa ville
natale (celle de don Andréa de Bofavull qui déposa pour lui 300 écus),
il aurait dû renoncer pour le moment à sa carrière.

Fortuny avait vu par hasard des dessins de Gavarni, qu'il s'amusait à
copier au grand scandale de son professeur Lorenzalez, qui lui donna au
moment de son départ une lettre d'introduction pour Overbeck, dont la ré-
putation était alors européenne. Il quitta Barcelone en compagnie du peintre
Armet, son compatriote, et arriva à Rome dans l'été de l'année 1858.
S'en tenant à l'impression que lui avait faite Gavarni, le dessinateur du
vrai en opposition avec l'idéal rêveur du peintre allemand, il n'alla
même pas chez ce dernier. Il avait trouvé à Rome d'autres artistes venus
avant lui de l'Espagne : c'étaient Vallès, Alvares, Rosales, Casado, etc.,
qui l'avaient accueilli en ami. Il fit d'abord des copies d'après les maî-
tres, et le soir il allait à l'Académie de Chigi, où il étudiait alternative-
ment le nu et le costume, au crayon, à la plume ou à l'aquarelle.

Il peignit un saint Mariano, qu'il envoya à Reuss, ainsi qu'une Ronde
de nymphes dansant autour d'une statue assise dans une grotte moussue
dont le motif se retrouve à la villa Borghèse. Ce dernier tableau fut çjlïert
envoyé par lui à l'Académie de Barcelone en même temps qu'une autre
toile représentant saint Paul prêchant à Athènes, et un saint George
tuant le dragon.

Pendant l'été, il faisait des excursions dans les environs de Rome et
peignait le paysage. Les études faites à cette époque, 1858-1859, décèlent
une recherche sérieuse de la vérité; mais le coloris y fait défaut, la
lumière paraît y manquer; on dirait des eaux-fortes plutôt que des
peintures; en un mot, le résultat est plus clans l'impression de l'eflet que
dans la transparence lumineuse des tonalités.

Pendant qu'il était clans la premier feu de ces travaux, il fut rappelé en
 
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