DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Histoire de la caricature sous la République, l'Empire et la Restauration par Champfleury
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0307
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Il est plus à l'aise avec les ingénieuses combinaisons que le Tiers-État fournissait
aux imagiers de 1789 à 1790. L'accord de la Noblesse, du Clergé et du Tiers donna
naissance à tant de variations et inspira à tous une telle confiance, une telle allégresse,
que les burins populaires s'en ressentirent. Chacun croyait à l'assemblage des trois têtes
sous un même bonnet, et si une pointe se fait sentir contre le prêtre et le noble qui
FAC-SIMILE D'UNE EAU-FORTE DE DUSAULCHOY,
Tirée des Révolutions de France et de Brabant.
dansent la sarabande avec le bourgeois ou qui trempent leurs mouillettes dans le même
œuf que le laboureur, c'est une raillerie pleine de bonhomie. Plus tard, le Tiers se
débarrassa, il est vrai, de ses deux compagnons; mais sa chanson de victoire est nar-
quoise et n'évoque pas encore de châtiments.
Ce fut le triste sort réservé à la royauté qui, au lieu de l'apitoyer, envenima la
Caricature. A partir de la fuite à Yarennes, les caricaturistes semblent avoir fait le
voyage de Versailles avec les femmes duTpeuple; eux] aussi deviennent menaçants,
cruels : l'idylle politique du Tiers se change en sanglant mélodrame.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Il est plus à l'aise avec les ingénieuses combinaisons que le Tiers-État fournissait
aux imagiers de 1789 à 1790. L'accord de la Noblesse, du Clergé et du Tiers donna
naissance à tant de variations et inspira à tous une telle confiance, une telle allégresse,
que les burins populaires s'en ressentirent. Chacun croyait à l'assemblage des trois têtes
sous un même bonnet, et si une pointe se fait sentir contre le prêtre et le noble qui
FAC-SIMILE D'UNE EAU-FORTE DE DUSAULCHOY,
Tirée des Révolutions de France et de Brabant.
dansent la sarabande avec le bourgeois ou qui trempent leurs mouillettes dans le même
œuf que le laboureur, c'est une raillerie pleine de bonhomie. Plus tard, le Tiers se
débarrassa, il est vrai, de ses deux compagnons; mais sa chanson de victoire est nar-
quoise et n'évoque pas encore de châtiments.
Ce fut le triste sort réservé à la royauté qui, au lieu de l'apitoyer, envenima la
Caricature. A partir de la fuite à Yarennes, les caricaturistes semblent avoir fait le
voyage de Versailles avec les femmes duTpeuple; eux] aussi deviennent menaçants,
cruels : l'idylle politique du Tiers se change en sanglant mélodrame.