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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 5
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Dumont, Albert: Les moulages du Musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0431

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Gouffier rapporta d'Athènes la reproduction de quelques-unes des sculp-
tures les plus belles du Parthénon1. Dans le tome XXVII des Mémoires de
VAcadémie des belles-lettres, on trouve ces remarques si justes : « La
science de l'antiquité acquerrait plus d'étendue et de certitude s'il était
possible d'avoir sous les yeux les monuments répandus dans les différents
cabinets de l'Europe. Combien sortirait-il de lumières de tant de pièces
de comparaison rapprochées l'une de l'autre! Elles se suppléeraient, elles
se serviraient mutuellement d'interprètes; leur diversité multiplierait les
connaissances, leur conformité les assurerait2. » Le président de Brosses
exprimait la même pensée quand il disait : « Vis-à-vis de ce bâtiment,
j'en construis un autre où je réunis les modèles tirés des creux de toutes
les plus fameuses statues; croyez-vous qu'on puisse imaginer rien de
mieux pour l'honneur des arts3? »

Les archives du Louvre contiennent un véritable projet pour cette
création, présenté par M. de Forbin à M. de Lauriston, ministre de la
maison du Roi. M. de Forbin écrit à la date du 8 décembre 1820 :

« Monseigneur, j'ai l'honneur d'appeler l'attention de Votre Excellence sur l'exten-
sion qu'il me paraît convenable de donner à l'une des parties les plus utiles du musée
et dont les artistes invoquent le prochain achèvement : je veux parler de la salle
d'études destinée à contenir des plâtres moulés d'après les plus célèbres statues qui
appartiennent à notre musée ou qui se trouvent dans les galeries étrangères. La dispo-
sition invariable des originaux, les taches nombreuses dont le temps les a couverts ne
permettent guère aux jeunes gens d'étudier avec fruit et avec commodité les antiques
mêmes. Le besoin d'y suppléer par des plâtres est reconnu dans toute l'Europe et il
n'a pas moins fallu que les orages de la Révolution pour détruire en France ce qui
avait été établi à cet égard. Les considérations précédemment développées ont déjà

1. En 184 8, Dufourny découvrit à Marseille une partie de ces plâtres qui avaient
été abandonnés. Il les acheta et les fit transporter à Paris. Le reste des moulages de
Choiseul-Gouffier était resté à Malte ; lord Elgin en fit l'acquisition. [Catalogue d'anti-
quités égyptiennes, grecques et romaines, par Léon Dufourny, Paris, 4 819.) Sur
ces plâtres, qui furent exécutés par Fauvel, il y a de curieux renseignements dans un
livre peu connu : Collection des chefs-d'œuvre de l'architecture des différents
peuples, exécutés en modèles sous la direction de L.-F. Cassas, décrits et ana-
lysés par J.-G. Legrand, Paris, 1806, p. xvij. Voir encore Catalogue d'antiquités
égyptiennes, grecques, romaines et celtiques, copies d'antiquités, etc., formant la
collection de feu M. le comte de Choiseul-Gouffier, Paris, 1818. Il est intéressant de
rappeler aujourd'hui ces ouvrages. Ils prouvent que l'idée de faire de grandes collec-
tions de moulages a eu en France des partisans convaincus alors que presque personne
en Europe ne songeait à ces sortes de musées. Les étrangers ont su réaliser les projets
que nous avions formés longtemps avant eux.

2. T. XXVII, p. 4 67.

3. Lettres sur l'Italie.
 
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