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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 5
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Dumont, Albert: Les moulages du Musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0433

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

déterminé le ministère de la maison du Roi à faire sur le budget de 4 820 l'acquisition
de plusieurs plâtres exécutés d'après les marbres de lord Elgin. Il devient nécessaire,
pour compléter cette collection, d'y ajouter ce qui peut nous manquer de modèles
antiques choisis dans les collections d'Italie. Une somme de vingt-cinq mille francs
serait suffisante pour faire l'acquisition des plus importants de ces objets tant à Rome
qu'à Florence, en y comprenant encore les frais de transport et d'emballage. J'ajou-
terai, comme une considération toutefois moins importante, que l'atelier de moulages,
s'enrichissant de modèles d'un véritable intérêt et qui lui ont manqué jusqu'à ce jour,
accroîtrait ses revenus par ce moyen et que cette augmentation dans ses produits suf-
firait en peu de temps pour couvrir les dépenses de premier établissement. »

Il ne fut pas donné suite aux intentions de M. de Forbin. Paris pos-
sède depuis plus de cinquante ans au Louvre les frontons du Parthénon :
l'Ilissus, le Thésée, les Parques; le public l'ignore et personne ne voit ces
merveilles. Depuis 1820 jusqu'à 1853, le musée continua à s'enrichir de
moulages acquis un peu au hasard et qui allèrent rejoindre dans les
magasins les chefs-d'œuvre de Phidias. En 1853, une commission fut
nommée pour étudier les conditions de l'enseignement du dessin dans
ies écoles de l'État. A la suite de ses travaux et pour donner aux élèves
des modèles irréprochables, le rapporteur, M. Ravaisson, dut former en
Italie une collection de moulages où il n'admettrait que des œuvres grec-
ques. On se rappelle encore quelle fut l'impression du public et des
artistes quand ces plâtres, au nombre d'environ cent cinquante, choisis
avec le goût le plus sûr, pris presque tous d'œuvres peu connues ou mal
connues, furent exposés au Palais de l'Industrie en même temps que la
collection Campana1.

On put croire alors que nous allions décidément posséder un musée
de moulages. M. Vitet demanda cette création avec toute l'autorité d'un
talent passionné pour le grand art2 ; les journaux s'en occupèrent3. Le
bruit qui s'était fait autour de cette fondation cessa cependant peu à peu;
les espérances les plus légitimes furent encore une fois ajournées. Depuis

-1. Ces plâtres ont été transportés depuis dans les salles d'étude de l'École des
Beaux-Arts. Les conditions particulières à cette École, comme le remarquait déjà
M. Vitet, ne permettent pas d'y établir le musée que nous demandons.

2. Études sur l'histoire de l'art. Première série, p. 61, Projet d'un nouveau
musée de sculpture grecque. C'est le titre môme d'un travail que devait publier
douze ans plus tard M. Ravaisson : Un musée à créer. [Revue des Deux Mondes,
\" mars 1874.)

3. Voyez en particulier un article de M. Ernest Vinet dans le Journal des Débals :
L'Art grec au palais de l'Industrie, 28 novembre \ 860, article reproduit dans un
récent volume de l'auteur : L'Art et l'Archéologie, p. 274 ; et p. 481 de ce volume
une lettre de M. le duc de Luynes à ce sujet. Voir également la Chronique des Arts.
 
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