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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 5
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Dumont, Albert: Les moulages du Musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0441

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

pouiller par la pensée des restaurations qui les défigurent si on veut
voir l'antique tel qu'il est1.

Prétendre supprimer dans les musées toutes ces restaurations, dont
quelques-unes remontent aux Romains ou tout au moins à la Renaissance,
serait impraticable. Celui qui tenterait cette entreprise s'exposerait à de
grands périls ; quelle crainte n'y aurait-il pas de détruire des œuvres
remarquables pour ne pas retrouver la perfection originale de l'art grec?
Puis le public n'accepterait guère qu'on lui changeât des statues qu'il
est habitué à voir en cet état depuis des siècles. Ce qu'on ne peut essayer
sur le marbre, le moulage le permet sans peine. Sur le plâtre vous pou-
vez aisément faire disparaître tout ce qui n'appartenait pas à l'œuvre
première. Le conservateur actuel des antiques du Louvre a fait cet essai.
Il nous a montré par là que le Louvre renfermait une foule d'œuvres
grecques restées jusqu'ici inaperçues.

A des raisons si impérieuses, qui demandent la création d'un musée
de moulages, on ne saurait faire aucune objection. M. de Forbin le disait
en 1820 : la dépense serait nulle, les moulages coûtent très-bon marché;
puis, comme il arrive au musée de Berlin, les exemplaires qui seraient
cédés aux villes désireuses d'imiter Paris indemniseraient facilement
l'administration. Dès que nous aurons une collection de ce genre en France,
il s'en formera vingt autres. Quant aux difficultés de locaux, celui qui
est nécessaire pour une telle collection peut être très-simple. Nous savons
heureusement que depuis quinze ans l'État a trouvé sans peine des gale-
ries pour les antiquités de genres très-divers qu'il a voulu faire connaître
du public. Nous pourrions rappeler qu'à propos même des plâtres du
Louvre, les journaux ont signalé au second étage des salles où ils seraient
heureusement exposés. Ni la dépense ni le local ne sont les vraies causes
de ces retards. — Le véritable obstacle est dans le petit nombre de per-
sonnes qui partagent en France une opinion devenue depuis longtemps,
dans toute l'Europe, un lieu commun.

Quoi qu'il en soit, alors que le Louvre possède en ce genre, de si pré-
cieuses richesses, nous sommes persuadé que ce musée nouveau sera
enfin, non pas créé puisqu'il existe, mais ouvert au public. Qu'il nous soit
permis de faire un vœu. La France aura mis cinquante ans à réaliser
la pensée de M. de Forbin ; elle se sera laissé devancer par toute

]. Dans le célèbre Aurige du Vatican, si souvent reproduit par le moulage, la tête
est grecque, le cou et les jambes sont modernes, le torse est de l'époque Antonine.
UAlcibiade de la salle de la Bige doit ce nom au praticien qui en restaurant la figure
lui a donné les caractères bien connus des bustes que l'on est habitué à considérer
comme des portraits d'Alcibiade.
 
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