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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 5
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Chesneau, Ernest: Jean-François Millet
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0457

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JEAN-FRANÇOIS MILLET. Ul

sous le despotisme de la nature. De là le terrible aspect de ses figures. Il
ne faut pas leur demander le charme. On ne le trouve que par échappées
dans quelques-unes, dans ses jeunes pâtres, dans ses petites bergères qui
font passer devant nos yeux comme des apparitions de Rachel et de Jacob.
Mais ce n'est pas là le côté dominateur de son talent. Quelle différence
avec Corot, toujours si musicalement tendre !

L'art de Millet est fait de naturel et d'élévation; mais le naturel y est
sombre et l'élévation d'une telle austérité, si grave, si pathétique, que
l'intensité du tragique en ses œuvres [la Mort et le Bûcheron) trouble,
inquiète et parfois éloigne ceux qu'appellent l'admirable naïveté — rare
alliance! — et la science infinie de son procédé. Il reste dès lors et pour
longtemps livré à la discussion. Quelques-uns pénètrent son génie, en
restent passionnés; la masse le subit. Il faut écrire au seuil de son
œuvre le mot de Y Imitation : Renoncez aux choses frivoles. Relinque
curiosa.

ERNEST CIIESNEAU.

P.-S. - Millet naquit à Gréville (Manche) en 1815. Il reçut des leçons du peintre
Mouchel de Cherbourg et de Paul Delaroche. Il obtint des médailles aux Salons
annuels de 1853 et 1864 et une médaille de première classe à l'Exposition universelle
de 1867. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1868. Il est mort à Bar-
bizon le 20 janvier 1875.

E . CH.

XI. — 2e PÉRIODE.

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