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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 5
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Didron, Edouard: Du role décoratif de la peinture en mosaïque
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0459

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LA PEINTURE EN MOSAÏQUE.

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l'on considérait comme un progrès de remplacer les vitraux peints les
plus précieux par des vitres blanches, presque oubliée plus tard encore,
elle est devenue l'un des principaux sujets d'étude des archéologues et
elle est aujourd'hui d'un usage universel.

Avant de poursuivre, il est essentiel de faire saisir avec netteté ce
qui distingue entre eux les divers genres de mosaïque, et aussi les résul-
tats obtenus à l'aide de procédés semblables, mais appliqués diversement
et dans des intentions différentes. Je signalerai d'abord la mosaïque en
marbres colorés naturellement, — granits aux tons variés, serpentin,
porphyre rouge, albâtre, marbres africains, brèches, etc., — mais réduite
à un nombre de teintes assez limité et dont l'emploi est devenu difficile,
en raison de la rareté actuelle de ces belles pierres provenant de car-
rières épuisées par la Rome impériale. Cette mosaïque est vraiment mo-
numentale; toutefois son application est restreinte au revêtement du
sol; elle ne peut donc entrer en concurrence avec la mosaïque d'émail
qui, grâce aux ressources infinies qu'elle présente, est d'un emploi beau-
coup plus intéressant. C'est elle qui fera l'objet spécial de cette petite
étude.

J'indiquerai encore, pour mémoire, la mosaïque en pierres dures de
choix, composée d'onyx, de jaspes, d'agates, de calcédoines, de lapis-
lazuli, de malachite, etc., mosaïque connue des anciens et dont l'industrie
s'est conservée en Italie jusqu'à nos jours. Les Romains l'appliquent
encore à la bijouterie, concurremment avec l'émail, par fragments mi-
croscopiques. Ce système d'assemblage des pierres dures, presque pré-
cieuses, est, à une échelle très-agrandie, pratiqué à Florence depuis
plusieurs siècles; mais, sauf dans des cas exceptionnels, comme à la
chapelle des Médicis où les murs en ont été recouverts aussi bien que
le sol, on ne peut s'en servir que pour la décoration des meubles de
luxe.

Les auteurs qui ont traité des questions relatives à la mosaïque n'ont
pas suffisamment tracé la ligne de démarcation profonde qui sépare ces
divers genres. Ils leur ont attribué à tort un degré de parenté très-rap-
proché1. Il n'y a réellement entre les membres de la grande famille de
la mosaïque qu'un l'apport assez lointain basé sur le principe d'un assem-
blage de matières colorées; dans l'application, les résultats présentent,
en outre de la diversité fondamentale des matières employées, des diffé-
rences considérables. D'une part, nous voyons le marbre aux tons variés

1. Il est juste de reconnaître cependant que M. Ch. Garnier a bien fait sentir cette
différence dans son ouvrage intitulé : A travers les arts; chapitre de la Mosaïque.
 
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