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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 15.1877

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Montaiglon, Anatole de: La mise au tombeau du Titien
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https://doi.org/10.11588/diglit.21844#0079

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72

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

On peut avoir, du reste, l’œuvre sous les yeux, et elle parle de soi.
11 convient donc mieux ici de parler maintenant du tableau lui-même.

Titien a traité plus d’une fois ce sujet. L’Académie des Beaux-Arts de
Venise a recueilli dans l’église Sant’-Angelo une Mise au tombeau à
laquelle, d’une main défaillante et presque centenaire, le peintre tra-
vaillait encore lorsqu’il fut emporté par la peste en 1576, et qu’il a
laissé inachevé. Avant et après cette date, plusieurs graveurs, J.-B. de
Cavalleriis en 1566, J. Bonasone en 1567, Martin Bota, le graveur qui
signe MA VI, et plus tard le Flamand Pontius ont gravé le même sujet
en hauteur d’après deux compositions un peu différentes, mais le parti
du groupe est bien inférieur à la toile du Louvre, et elles sont en tout
cas postérieures.

On a parlé souvent encore de deux tableaux donnés comme repliclie
et qui étaient tous deux à Venise.

L’un était au palais Manfrin, à gauche du Canareggio, un peu au delà
de l’église des Scalzi. Selvatico et Lazari dans leur Guide de 1852, et
Burckhard dans son Cicerone de 1869, le cataloguaient encore, mais
la galerie est maintenant vendue et dispersée. Je m’en rapporterai à
M. Otto Mundler, qui, dans sa Notice sur le catalogue des tableaux du
Louvre de 1850, p. 208, déclare que, malgré sa très-grande réputation,
le tableau du palais Manfrin est bien loin du nôtre.

L’autre est signalé au palais Mangilli Valmarana, construit au xvme siècle
sur le côté droit du Grand canal, immédiatement après le Bialto et le
Fondaco deiTedeschi. Dans le livre sur Venise qu’il a imprimé en 18Zt4,
M. Jules Lecomte, ou plutôt son original italien , en a longuement parlé
(p. 311-2), et M. Fontana, dans ses « Cento palazzi di Venezia », l’y cite
encore en 1865. Il aurait été acheté au Titien par les ancêtres du comte
Benedetto Valmarana, qui étaient de Vicence, où l’on voit encore ce qui
a été construit de leur palais par le Palladio. Le tableau de Venise a été
gravé et dédié au peintre Appiani par le graveur Natale Schiavoni1 dans
la collection, publiée à Venise, des quarante tableaux les plus
célèbres de l’École vénitienne. Mais, malgré toutes ces recommandations,
il ne paraît pas qu’il ait seulement approché celui de Paris. Il serait
plus curieux de connaître l’esquisse première, dont M. Mundler signale
l’existence à l’Académie de Vienne.

Quant au nôtre, ce qu’on en sait est bien peu de chose. .Non-
seulement Vasari est muet sur son compte, mais le Vénitien Ridolfi n’en
parle pas davantage, et il faut toujours s’en tenir aux renseignements

\. Auteur d’une grande planche d’après Y Assomption du Titien.
 
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