Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 15.1877)

MUSÉE DE LILLE

LE MUSÉE WICAR

(deuxième article)

LES DESSINS.

École allemande. — Je
commencerai par l’École alle-
mande,— d’ailleurs la moins
bien partagée au Musée Wi-
car, — pour n’avoir point
la mortification d’y revenir
après avoir été à Rome et
à Florence. L’Allemagne , si
grande en musique, si ori-
ginale par endroits dans
sa littérature, si ingénieuse
dans l’étude des sciences
philosophiques et naturelles,
si volontiers spéculative dans
le domaine des choses de
l’esprit, nous semble avoir
toujours été privée du sen-
timent plastique; à chaque race sa nature et son tempérament. Son
plus grand peintre, à vrai dire, son seul grand, — car je ne puis ratta-
cher les deux Holbein à l’art proprement dit germanique, — celui qui,
sans avoir ni un bien grand goût ni une bien grande mesure, eut du
moins une grande puissance inventive, Albert Durer, n’est-il pas aux

'1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. XIY, p. 406 et suivantes.