DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Reiset, Frédéric: Une visite aux musées de Londres en 1876, 3
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.21844#0248
UNE VISITE
A ü S
MUSÉES DE LONDRES
EN' 4 8 7 6i
(troisième article)
XV.
RAPHAËL.
l est des noms que nous ne saurions
écrire sans émotion, et celui-ci est
du nombre. Nous arrivons à ces
grands artistes dont la gloire remplit
le monde, dont l’éloge est sur toutes
les bouches, et nous voudrions pou-
voir parler d’eux, sinon dignement,
du moins sans trop d’inconvenance.
Leur supériorité nous touche vive-
ment; mais comment exprimer les
sentiments que leurs ouvrages ins-
pirent ? Comment rendre tant de
beautés variées et nouvelles avec quelques mots décolorés, toujours les
mêmes? Que ne pouvons-nous faire revivre à notre profit et à celui de
nos lecteurs le pauvre Théophile Gautier, l’homme qui a le mieux su,
avec une plume, peindre un tableau d’après nature !
Nous apprécierons ces rois de l’art avec respect, sans songer aux
goûts de la foule et aux revirements incessants de l’opinion qui change
tous les dix ans ou tous les cinq ans, avec une superbe et tranquille
inconscience. La gloire de ces hommes est inaccessible à toutes nos fluc-
4. Voir la Gazette des Beaux-ArtSi 2e période, t. XV, p. 8 et 4 4 3.
A ü S
MUSÉES DE LONDRES
EN' 4 8 7 6i
(troisième article)
XV.
RAPHAËL.
l est des noms que nous ne saurions
écrire sans émotion, et celui-ci est
du nombre. Nous arrivons à ces
grands artistes dont la gloire remplit
le monde, dont l’éloge est sur toutes
les bouches, et nous voudrions pou-
voir parler d’eux, sinon dignement,
du moins sans trop d’inconvenance.
Leur supériorité nous touche vive-
ment; mais comment exprimer les
sentiments que leurs ouvrages ins-
pirent ? Comment rendre tant de
beautés variées et nouvelles avec quelques mots décolorés, toujours les
mêmes? Que ne pouvons-nous faire revivre à notre profit et à celui de
nos lecteurs le pauvre Théophile Gautier, l’homme qui a le mieux su,
avec une plume, peindre un tableau d’après nature !
Nous apprécierons ces rois de l’art avec respect, sans songer aux
goûts de la foule et aux revirements incessants de l’opinion qui change
tous les dix ans ou tous les cinq ans, avec une superbe et tranquille
inconscience. La gloire de ces hommes est inaccessible à toutes nos fluc-
4. Voir la Gazette des Beaux-ArtSi 2e période, t. XV, p. 8 et 4 4 3.