LES MÉDAILLONS IMPÉRIAUX
DE COIN ROMAIN
gkhel, en commençant son admirable
Doctrine des monnaies antiques, était
encore obligé, par l’état de la science
de son temps, de consacrer un chapitre
à l’examen de la question de savoir si
les monuments qu’étudie la numisma-
tique étaient ou non de véritables
monnaies, s’ils avaient servi à la cir-
culation ou bien avaient été simple-
ment frappés à titre commémoratif.
Nous n’en sommes plus là. Que l’im-
mense majorité ou, pour mieux dire, la presque totalité des pièces moné-
taires antiques parvenue jusqu’à nous se compose de monnaies autrefois
circulantes, c’est ce dont personne ne saurait plus aujourd’hui douter
et ne doute plus. Il faut, au contraire, poser maintenant l’interrogation
inverse.
Les anciens avaient-ils, à côté de leurs monnaies, comme une chose
distincte, ce que nous appelons des médailles?
Le mot médaille, absolument inconnu à l’antiquité, a été emprunté
chez nous, dans le xvie siècle, à l’italien medaglia.. Cette dernière
expression, dans l’origine, n’était pour les Italiens qu’un synonyme
d’obole ou de demi-denier1 ; c’était l’équivalent du mot de basse latinité
medallia, dont notre maille était, à son tour, la contraction conforme
aux lois de formation de notre propre idiome. Les mailles italiennes ou
medaglie étaient tombées en désuétude; on ne donna plus ce nom qu’aux
pièces anciennes qui n’avaient désormais qu’un intérêt de curiosité. C’est
chez les écrivains du xve siècle que le mot apparaît avec ce sens en
\. « Usavansi allora le medaglie in Firenze, che le due valevano uno danaio pic-
colo. » Novelle antiche, 94, 3.
DE COIN ROMAIN
gkhel, en commençant son admirable
Doctrine des monnaies antiques, était
encore obligé, par l’état de la science
de son temps, de consacrer un chapitre
à l’examen de la question de savoir si
les monuments qu’étudie la numisma-
tique étaient ou non de véritables
monnaies, s’ils avaient servi à la cir-
culation ou bien avaient été simple-
ment frappés à titre commémoratif.
Nous n’en sommes plus là. Que l’im-
mense majorité ou, pour mieux dire, la presque totalité des pièces moné-
taires antiques parvenue jusqu’à nous se compose de monnaies autrefois
circulantes, c’est ce dont personne ne saurait plus aujourd’hui douter
et ne doute plus. Il faut, au contraire, poser maintenant l’interrogation
inverse.
Les anciens avaient-ils, à côté de leurs monnaies, comme une chose
distincte, ce que nous appelons des médailles?
Le mot médaille, absolument inconnu à l’antiquité, a été emprunté
chez nous, dans le xvie siècle, à l’italien medaglia.. Cette dernière
expression, dans l’origine, n’était pour les Italiens qu’un synonyme
d’obole ou de demi-denier1 ; c’était l’équivalent du mot de basse latinité
medallia, dont notre maille était, à son tour, la contraction conforme
aux lois de formation de notre propre idiome. Les mailles italiennes ou
medaglie étaient tombées en désuétude; on ne donna plus ce nom qu’aux
pièces anciennes qui n’avaient désormais qu’un intérêt de curiosité. C’est
chez les écrivains du xve siècle que le mot apparaît avec ce sens en
\. « Usavansi allora le medaglie in Firenze, che le due valevano uno danaio pic-
colo. » Novelle antiche, 94, 3.