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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
archives de la Badia (.Beneficiorum I, p. 99), se trouve une description du
tableau que je traduirai :
« Sur l’autel de cette chapelle il y a un tableau sur bois et à la
détrempe, en forme de triptyque, et attribué à l’école de Cennini. 11
représente une Notre-Dame sur un trône avec l’enfant Jésus sur ses
genoux ; à droite une Vierge, ayant à la main une lampe ou un flambeau,
et à gauche, sainte Ursule, tenant une croix et foulant aux pieds un dra-
gon. Dans le premier triangle est un saint Augustin en costume épiscopal,
dans celui du centre un Christ bénissant, et dans le troisième un saint
Étienne. Dans les espaces qui séparent les triangles, une autre main a
ajouté, lorsqu’on voulut donner au tableau la forme carrée, les Pro-
phètes Joël, Isaïe, Jérémie et Daniel. Le gradin est divisé en trois sujets :
d’abord l’Annonciation ; au centre, une Pietà, des deux côtés de laquelle
sont peints, dans une posture suppliante, à dextre, Giusto, fondateur de
la chapelle, et à senestre sa femme, et enfin le martyre des vierges,
compagnes de sainte Ursule.
« Sur la muraille de cette chapelle sont les armes d’une des branches
de la famille Betti, et le Rosselli, dans son Sepoltuario a conservé le
souvenir que ces mêmes armes étaient répétées sur le gradin du tableau.»
La gravure en bois que nous donnons en cul-de-lampe montre que l’écu,
en forme d’amande, des Betti, est coupé de sable et d’or avec, de l’un en
l’autre, un lion rampant.
Quant aux dispositions testamentaires de Giusto en faveur de la
Badia, elles se produisirent par extinction de descendants mâles avant
1590, ainsi qu’il résulte d’un état des dîmes granclucales de cette année,
n° 185, quartier de Santa-Maria-Novella. Enfin le document n° 5 (p. 30
et 9Z») est l’arbre généalogique des Betti, d’après les registres de comptes
du quartier Saint-Jean, n° 7. On le connaît déjà par les notes de
M. Milanesi, qui donne plus sur certains points, mais que celui de notre
monographie complète sur certains autres. Nous y apprenons par exemple
que Giusto hérita de son oncle Matteo, né vers 1391 et mort avant 1451,
après avoir perdu deux fils, Meo et Cechero, nés vers 1A21 et 1423.
Giusto, né en 1418, a eu trois soeurs aînées, Mattea, Tita et Checca,
nées vers 1411, 1413 et l/i 1(3. Sur les trois frères, Giovanni, Antonio et
Andrea, M. Milanesi est bien plus complet que le volume de 1866, qui
ne sait rien de leurs travaux en France ; mais, du moment où nous nous
trouvions le connaître, il convenait de le signaler.
J’ai maintenant à ajouter à ceci un extrait du procès-verbal de la
séance de la Société archéologique de Touraine, du 29 novembre 1876.
On verra que les partisans de la nationalité tourangelle des Juste cèdent
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
archives de la Badia (.Beneficiorum I, p. 99), se trouve une description du
tableau que je traduirai :
« Sur l’autel de cette chapelle il y a un tableau sur bois et à la
détrempe, en forme de triptyque, et attribué à l’école de Cennini. 11
représente une Notre-Dame sur un trône avec l’enfant Jésus sur ses
genoux ; à droite une Vierge, ayant à la main une lampe ou un flambeau,
et à gauche, sainte Ursule, tenant une croix et foulant aux pieds un dra-
gon. Dans le premier triangle est un saint Augustin en costume épiscopal,
dans celui du centre un Christ bénissant, et dans le troisième un saint
Étienne. Dans les espaces qui séparent les triangles, une autre main a
ajouté, lorsqu’on voulut donner au tableau la forme carrée, les Pro-
phètes Joël, Isaïe, Jérémie et Daniel. Le gradin est divisé en trois sujets :
d’abord l’Annonciation ; au centre, une Pietà, des deux côtés de laquelle
sont peints, dans une posture suppliante, à dextre, Giusto, fondateur de
la chapelle, et à senestre sa femme, et enfin le martyre des vierges,
compagnes de sainte Ursule.
« Sur la muraille de cette chapelle sont les armes d’une des branches
de la famille Betti, et le Rosselli, dans son Sepoltuario a conservé le
souvenir que ces mêmes armes étaient répétées sur le gradin du tableau.»
La gravure en bois que nous donnons en cul-de-lampe montre que l’écu,
en forme d’amande, des Betti, est coupé de sable et d’or avec, de l’un en
l’autre, un lion rampant.
Quant aux dispositions testamentaires de Giusto en faveur de la
Badia, elles se produisirent par extinction de descendants mâles avant
1590, ainsi qu’il résulte d’un état des dîmes granclucales de cette année,
n° 185, quartier de Santa-Maria-Novella. Enfin le document n° 5 (p. 30
et 9Z») est l’arbre généalogique des Betti, d’après les registres de comptes
du quartier Saint-Jean, n° 7. On le connaît déjà par les notes de
M. Milanesi, qui donne plus sur certains points, mais que celui de notre
monographie complète sur certains autres. Nous y apprenons par exemple
que Giusto hérita de son oncle Matteo, né vers 1391 et mort avant 1451,
après avoir perdu deux fils, Meo et Cechero, nés vers 1A21 et 1423.
Giusto, né en 1418, a eu trois soeurs aînées, Mattea, Tita et Checca,
nées vers 1411, 1413 et l/i 1(3. Sur les trois frères, Giovanni, Antonio et
Andrea, M. Milanesi est bien plus complet que le volume de 1866, qui
ne sait rien de leurs travaux en France ; mais, du moment où nous nous
trouvions le connaître, il convenait de le signaler.
J’ai maintenant à ajouter à ceci un extrait du procès-verbal de la
séance de la Société archéologique de Touraine, du 29 novembre 1876.
On verra que les partisans de la nationalité tourangelle des Juste cèdent