ANDRÉ DEL SARTE1
(quatrième et dernier article.)
VI.
aijt-il croire qu’André del Sarte ait
attendu jusqu’en 1525 pour s’aperce-
voir qu’il était un maître? N’aurait-il
eu l’exacte notion de la place qu’il
occupait dans l’art florentin qu’après
l’éclosion de son dernier chef-d’œuvre ,
la Madonna del Sacco? De telles dé-
fiances ne s’expliqueraient guère, et
l’on ne comprendrait pas qu’un pareil
artiste eût pu, pendant si longtemps,
douter de lui-même. 11 est certain que
c’est en 1525 seulement que le nom d'Andrea d’Agnolo del Sarto di-
jnntore se trouve consigné au vieux livre de la corporation des peintres
de Florence. En présence d’une affiliation aussi tardive, on est tenté de
croire à un oubli de la part du scribe chargé de la tenue du registre
ou à une lacune dans la série des documents retrouvés. En général,
on entrait de fort bonne heure dans la compagnie, et on admettra
malaisément qu’André ait attendu jusqu’à trente-huit ans pour recon-
naître qu’il n’était plus un apprenti.
Ce fait, et bien d’autres que nous avons signalés en passant, dé-
montrent que, pour savoir par le menu la biographie d’André del
Sarte, il y aurait encore bien des fouilles à entreprendre dans les
archives. Croirait-on que, malgré les recherches de Biadi et des ré-
cents annotateurs de Vasari, on ignore à quelle époque André a peint
une de ses compositions les plus célèbres, la Cène de San-Salvi ? Un
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. XIV, p. 465, et t. XV, p. 38 et 261.
(quatrième et dernier article.)
VI.
aijt-il croire qu’André del Sarte ait
attendu jusqu’en 1525 pour s’aperce-
voir qu’il était un maître? N’aurait-il
eu l’exacte notion de la place qu’il
occupait dans l’art florentin qu’après
l’éclosion de son dernier chef-d’œuvre ,
la Madonna del Sacco? De telles dé-
fiances ne s’expliqueraient guère, et
l’on ne comprendrait pas qu’un pareil
artiste eût pu, pendant si longtemps,
douter de lui-même. 11 est certain que
c’est en 1525 seulement que le nom d'Andrea d’Agnolo del Sarto di-
jnntore se trouve consigné au vieux livre de la corporation des peintres
de Florence. En présence d’une affiliation aussi tardive, on est tenté de
croire à un oubli de la part du scribe chargé de la tenue du registre
ou à une lacune dans la série des documents retrouvés. En général,
on entrait de fort bonne heure dans la compagnie, et on admettra
malaisément qu’André ait attendu jusqu’à trente-huit ans pour recon-
naître qu’il n’était plus un apprenti.
Ce fait, et bien d’autres que nous avons signalés en passant, dé-
montrent que, pour savoir par le menu la biographie d’André del
Sarte, il y aurait encore bien des fouilles à entreprendre dans les
archives. Croirait-on que, malgré les recherches de Biadi et des ré-
cents annotateurs de Vasari, on ignore à quelle époque André a peint
une de ses compositions les plus célèbres, la Cène de San-Salvi ? Un
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. XIV, p. 465, et t. XV, p. 38 et 261.