DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Reiset, Frédéric: Une visite aux musées de Londres en 1876, 4
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.21844#0479
UNE VISITE AUX MUSÉES DE LONDRES EN 187 6.
461
l’exemple donné par Andrea, et négligeant les anciennes traditions se
firent un style dur et pénible. La main est savante, le talent est réel, le
charme s’est évanoui.
Les défauts que nous signalons se retrouvent dans un tableau qui fait
partie de la National Gallery, et qui est d’ailleurs d’une grande impor-
tance et d’une excellente conservation. Il représente Vénus et Cupidon
s’embrassant. Un enfant debout vers la droite leur jette des fleurs en
riant. La jalousie, la fraude et, comme dit Vasari, les autres passions de
l’amour les entourent. — Cette allégorie un peu froide est d’une exécu-
tion remarquable; la couleur est claire et, sans rien retirer de nos
critiques, c’est là certainement l’une des meilleures productions du
Bronzino.
Vasari affirme que le tableau fut envoyé à François Ier, et son témoi-
gnage est d’autant plus digne de foi qu’il s’agit d’une époque où tout ce
qui se faisait en matière d’art à Florence était connu de notre historien.
Le Père Dan ne cite pas le tableau du Bronzino, mais il faut observer
qu’il ne mentionne qu’une partie des peintures du cabinet royal (voy.
page 138 de son livre). — Ce panneau aura pu être donné sous les
Valois, ou sous Henri IV et Louis XIII. Il ne figure d’ailleurs ni dans
l’inventaire de Louis XIV ni dans celui de Louis XV.
Il vint une première fois en Angleterre et fit partie de la collection de
lord Spencer à Althorp. Le hasard le fit revenir en France chez M. Beau-
cousin; et enfin en 1860, il retourna définitivement à Londres avec la
collection de cet amateur distingué.
REISET.
( La suite prochainement.)
461
l’exemple donné par Andrea, et négligeant les anciennes traditions se
firent un style dur et pénible. La main est savante, le talent est réel, le
charme s’est évanoui.
Les défauts que nous signalons se retrouvent dans un tableau qui fait
partie de la National Gallery, et qui est d’ailleurs d’une grande impor-
tance et d’une excellente conservation. Il représente Vénus et Cupidon
s’embrassant. Un enfant debout vers la droite leur jette des fleurs en
riant. La jalousie, la fraude et, comme dit Vasari, les autres passions de
l’amour les entourent. — Cette allégorie un peu froide est d’une exécu-
tion remarquable; la couleur est claire et, sans rien retirer de nos
critiques, c’est là certainement l’une des meilleures productions du
Bronzino.
Vasari affirme que le tableau fut envoyé à François Ier, et son témoi-
gnage est d’autant plus digne de foi qu’il s’agit d’une époque où tout ce
qui se faisait en matière d’art à Florence était connu de notre historien.
Le Père Dan ne cite pas le tableau du Bronzino, mais il faut observer
qu’il ne mentionne qu’une partie des peintures du cabinet royal (voy.
page 138 de son livre). — Ce panneau aura pu être donné sous les
Valois, ou sous Henri IV et Louis XIII. Il ne figure d’ailleurs ni dans
l’inventaire de Louis XIV ni dans celui de Louis XV.
Il vint une première fois en Angleterre et fit partie de la collection de
lord Spencer à Althorp. Le hasard le fit revenir en France chez M. Beau-
cousin; et enfin en 1860, il retourna définitivement à Londres avec la
collection de cet amateur distingué.
REISET.
( La suite prochainement.)