DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:Reiset, Frédéric: Une visite aux musées de Londres en 1876, 5
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.21844#0620
UNE VISITE AUX MUSÉES DE LONDRES EN 1876. 597
La Sainte Famille de la National Gallery fut acquise en 1837 au prix
de 7,350 livres sterling (183,750 francs).
Le Petit Paysan} n° 7h du catalogue, est d’un style tout différent.
C’est une de ces figures d’enfants du peuple que Murillo se plaisait à
peindre d’après nature et qu’il savait rendre avec une si puissante réa-
lité. Celui-ci est vu à mi-corps, le bras portant sur un appui en pierre ;
il regarde vers la droite et sourit. L’épaule est nue, et le vêtement qui
recouvre le bras est misérable. Tout l’intérêt est dans le coloris fin et
doux, dans l’expression du sourire, dans la vérité du pinceau.
Un troisième tableau de Murillo représente Saint Jean-Baptiste
enfant. C’est un de ces sujets moitié mystiques, moitié gracieux que le
maître et ses élèves répétèrent bien des fois avec des variantes, et que le
public ne se lassait pas de demander et de rechercher. L’exemplaire de
Trafalgar Square est un des plus beaux connus et a toujours été considéré
comme une merveille, soit en France dans les collections de Lassay et
Robit, soit en Angleterre chez sir Simon Clarke. Le Précurseur caresse
l’agneau et montre d’une main le ciel. L’exécution est délicate et har-
monieuse. Payé, en 1840, à la vente de sir Simon Clarke, 52,500 francs.
Lors de la vente Robit, en 1801, le prix avait déjà été des plus élevés,
pour une époque où les objets d’art se vendaient à des prix relativement
très-modiques1.
Le Moine agenouillé et en prière, vu de face, tenant une tête de
mort dans ses mains, est une peinture saisissante de Zurbaran. Elle était
populaire au Louvre dans le musée espagnol, et fut acquise en 1853 au
prix de 265 livres sterling (6,625 francs). La conservation, si notre
mémoire est fidèle, n’en est pas irréprochable; mais l’effet est le même
à National Gallery que dans les salles de notre Louvre.
I. Le Saint Jean et son pendant avaient été vendus ensemble et avaient produit
une quarantaine de mille francs; prix inouï pour 1801.
REISET.
( A suivre.)
r
La Sainte Famille de la National Gallery fut acquise en 1837 au prix
de 7,350 livres sterling (183,750 francs).
Le Petit Paysan} n° 7h du catalogue, est d’un style tout différent.
C’est une de ces figures d’enfants du peuple que Murillo se plaisait à
peindre d’après nature et qu’il savait rendre avec une si puissante réa-
lité. Celui-ci est vu à mi-corps, le bras portant sur un appui en pierre ;
il regarde vers la droite et sourit. L’épaule est nue, et le vêtement qui
recouvre le bras est misérable. Tout l’intérêt est dans le coloris fin et
doux, dans l’expression du sourire, dans la vérité du pinceau.
Un troisième tableau de Murillo représente Saint Jean-Baptiste
enfant. C’est un de ces sujets moitié mystiques, moitié gracieux que le
maître et ses élèves répétèrent bien des fois avec des variantes, et que le
public ne se lassait pas de demander et de rechercher. L’exemplaire de
Trafalgar Square est un des plus beaux connus et a toujours été considéré
comme une merveille, soit en France dans les collections de Lassay et
Robit, soit en Angleterre chez sir Simon Clarke. Le Précurseur caresse
l’agneau et montre d’une main le ciel. L’exécution est délicate et har-
monieuse. Payé, en 1840, à la vente de sir Simon Clarke, 52,500 francs.
Lors de la vente Robit, en 1801, le prix avait déjà été des plus élevés,
pour une époque où les objets d’art se vendaient à des prix relativement
très-modiques1.
Le Moine agenouillé et en prière, vu de face, tenant une tête de
mort dans ses mains, est une peinture saisissante de Zurbaran. Elle était
populaire au Louvre dans le musée espagnol, et fut acquise en 1853 au
prix de 265 livres sterling (6,625 francs). La conservation, si notre
mémoire est fidèle, n’en est pas irréprochable; mais l’effet est le même
à National Gallery que dans les salles de notre Louvre.
I. Le Saint Jean et son pendant avaient été vendus ensemble et avaient produit
une quarantaine de mille francs; prix inouï pour 1801.
REISET.
( A suivre.)
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