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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 15.1877

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Nr. 6
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Ephrussi, Charles: Les dessins d'Albert Durer, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21844#0622

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LES DESSINS D’ALBERT DURER.

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vures sur métal du maître avec un texte explicatif1. C’est là un monu-
ment digne de Dürer : les gravures sont d’une exécution si parfaite
qu’elles le cèdent à peine aux originaux. Le catalogue raisonné est dressé
avec un soin minutieux ; chaque gravure est décrite fidèlement, et toutes
les copies qui en ont été faites sont scrupuleusement mentionnées; enfin
la partie plus critique de l’œuvre se distingue par une discussion serrée
et vigoureuse qui a fait justice de certaines hypothèses ingénieuses,
mais quelque peu hasardées. Tout en renvoyant le lecteur à ces divers
travaux, nous nous proposons ici d’étudier spécialement les dessins du
maître nurembergeois, en laissant de côté ses tableaux et ses gravures.
Même dans ces limites, notre tâche est assez considérable ; les dessins
d’un grand artiste ont cet avantage de nous montrer sa pensée dans
toute sa fraîcheur, au moment même de l’éclosion ; nous y pouvons sai-
sir sa personnalité avec plus de sûreté et de précision que dans les œuvres
de longue haleine, remaniées avec la patience défiante du génie. En ce
qui concerne particulièrement Dürer, nous aurons cette bonne fortune
de le suivre dans ses dessins depuis son enfance jusqu’à la fin d’une
carrière trop courte mais si bien remplie, et de noter à chacune de ses
étapes les influences qu’il a subies, les transformations d’un art si per-
sonnel dans sa diversité, les études préparatoires de tant de tableaux et
de gravures, les souvenirs de voyage, les aspirations et les rêves, les
projets d’œuvres restées à l’état d’ébauche. La monotonie n’est pas à
craindre en un pareil sujet; les dessins de Durer ne s’enferment pas
dans un cadre étroit ; ils embrassent tout ce que l’imagination peut con-
cevoir : mythologie, religion, histoire, études du corps humain, portraits,
paysages d’une infinie variété, fantaisies de toutes sortes. Les instruments
d’exécution ne sont pas moins variés que les sujets : plume, mine de
plomb ou d’argent, gouache, aquarelle, fusain, tout lui est bon pour tra-
duire ses impressions ou ses pensées.

Plusieurs centaines de ces œuvres de premier jet nous ont été con-
servées dans différentes collections ; il ne nous reste qu’à faire un choix
dans cette abondance de richesses. Les sources où nous puiserons prin-
cipalement seront l’Albertine de Vienne, le British Muséum, le Musée
de Brême, la Collection de M. Hulot à Paris, et celle de feu M. Haus-
mann à Brunswick. Le Louvre et le Cabinet des estampes de notre
Bibliothèque nationale, moins bien partagés, nous fourniront cependant
de précieux spécimens.

1. Œuvre d'Albert Dïtrer, reproduit et publié par Arnaud-Durand, texte par
Georges Duplessis, conservateur-adjoint à la Bibliothèque nationale, Paris, 1877.
 
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