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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 4
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Garnier, Édouard: La verrerie: collections de M. Spitzer
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0319

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G \ZETTE DES BEAUX-ARTS.

il écrivait : « A présent, dit-il, on fait, les immenses vidrecomes, véritables
verres cle fous, que l’on peut à peine soulever ».

Les plus grands et les plus beaux parmi ces « verres de fous » sont
les immenses gobelets cylindriques, connus sous le nom de verres des
filerteurs, et représentant l’Empereur entouré des sept Électeurs portant,
avec leurs armoiries, le nom du pays qu’ils représentent ; au-dessous, dans
la partie inférieure, se trouvent en émail blanc ou jaune trois inscriptions
qui varient peu et dont voici généralement Je sens :

Suivant leur rang, les sept Électeurs sont assemblés

Devant la Majesté impériale; tous sont revêtus

D’élégants habits princiers portant l’annonce de leurs fonctions.

Le roi de Bohême est archi-échanson de l’Empire;

Après, le comte palatin du Rhin est nommé défenseur de l’Empire;

Le duc de Saxe est élu maréchal de l’Empire;

Le margrave de Brandebourg est fait surintendant impérial ;

L’archevêque de Mayence est chancelier de la Terre allemande,

De même l’évêque de Cologne est chancelier de France
Et l’archevêque de Trêves est chance'ier d’Italie.

Des verres de même forme, mais de moindre dimension, sont dési-
gnés sous le nom de verres des Apôtres, d’après les figures qu’ils portent
sur tout leur pourtour ; d’autres représentent des sujets variés plus ou
moins facétieux, quelquefois même d’une grivoiserie un peu lourde, ou
faisant aUusion à des événements politiques et militaires ou à des con-
troverses religieuses. La collection Spitzer possède un certain nombre de
ces verres, tous d’une conservation parfaite et d’un très grand intérêt,
mais sur lesquels nous ne pouvons malheureusement nous arrêter plus
longtemps.

Nous ne chercherons pas davantage, en revenant à Venise, d’où les
émaux nous ont éloigné, à décrire, ainsi qu’ils le mériteraient, les mer-
veilleux gobelets aux formes variées, les coupes fines et élégantes en
simple verre blanc si mince qu’il semble qu’un souille doive les briser,
ou en cannes de latticinio aux combinaisons multiples, les verres souillés,
dont un, entre autres, porte une frise médiane ornée de lions en relief
les verres à ailerons ou à mascarons moulés et frottés d’or, les flacons en
pâte colorée imitant l’agate et les pierres les plus précieuses, et tant
d’autres richesses qui montrent dans toutes leurs manifestations l’adresse
ingénieuse des habiles artisans de Murano. La place nous manque et
nous avons hâte d’arriver aux verres, ou plutôt aux tableaux et aux
 
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