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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Nr. 1
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Lafond, Paul: François-Joseph Heim, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0045

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FRANÇOIS-JOSEPH HEIM

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ne plus rien montrer de lui. C’est donc en quelque sorte par hasard,
et pour ainsi dire malgré lui, qu’il prit part à l’Exposition universelle
de 1855. Le vieillard, retiré de la lutte et résigné à l’injustice de
ses contemporains, ne songeait en aucune façon à affronter de
nouveau le jugement du public. 11 fallut une pression énergique et
presque la force pour le contraindre à figurer au Palais de l'Industrie.
Cédant enfin aux obsessions auxquelles il était en butte, il se décida
à exposer huit de ses ouvrages : le Sac de Jérusalem ; le Martyre de
saint Cyr et de sainte Juliette; le Martyre de saint Hippolyte ; Saint
Hyacinthe, invoquant la Vierge; la Distribution des récompenses ;
les deux esquisses de la Bataille de Rocroy et de la Victoire de Judas
Macchabée et, en plus, seize de ses portraits dessinés.

Le succès fut foudroyant. Cette fois, la presse fut unanime dans
ses éloges. Ce fut une réhabilitation inespérée dont le plus étonné
fut encore Heim lui-même. Il obtint une des six grandes médailles
d’honneur décernées aux artistes français1. Le jour de la distribution
solennelle des récompenses, il reçut la croix d’officier de la Légion
d’honneur.

Cette radieuse apothéose n’eut pas de lendemain; les jours sui-
vants redevinrent aussi mornes et aussi tristes que ceux qui avaient
précédé ce triomphe, qui n’eut que la durée d’un éclair. Heim exposa
cependant encore une fois au Salon de 1859, où il envoya soixante-
quatre dessins de membres de l’Institut. Cette nouvelle série, datée
de 1858, est loin d’avoir la valeur de celles qui l’ont précédée. On
y sent la main alourdie du vieillard ; la finesse du crayon ne s’y
trouve plus. Elle est cependant curieuse, en ce qu’elle nous con-
serve les traits de cette génération d’artistes qui a brillé dans les
toutes premières années du second empire2.

1. Les cinq autres furent données à Dccamps, Delacroix, Ingres, Meissonier
et Horace Yernet.

2. Ces dessins ont été donnés à l’État par Mme v° Heim. Certains d’en're eux
sont exposés au Louvre, à côté des autres crayons du peintre. Quelques-uns des
personnages représentés figurent dans les précédentes séries ; mais combien
changés depuis lors ! Ce sont le comte Turpin de Crissé, Geoffroy-Saint-Hilaire,
le baron Taylor, le comte de Labordc, Abel de Pujol, Horace yernet, Lcsneur,
Petitot, Gatteaux, Alaux, Aubert, etc. Les nouveaux sont: de Pongerville, Caristie,
Douillet, Milne-Edwards, Lenormand, Ravaisson, Haasc, le prince Napoléon, Mar-
tinet, qui a gravé le Martyre de saint Cyr et de sainte Juliette, Forstcr, Reber,
Silvestre de Sacy, Lcfuel, Duvet, Smart, Rayer, le baron Thénard, Dumas le
chimiste, Régnault, Ambroise Thomas, Halêvy, Henriquel Dupont, A. de Vigny,
dont un autre crayon daté de 1847 avait servi pour VAndrieux de la Comédie-
 
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